L'activité reste calme sur les marchés des changes, les cross faisant du sur-place du fait de la faible participation. En l'absence d'intervenants, aucun mouvement directionnel n'est attendu ce jour. Les modèles quantitatifs s'orienteront vers des stratégies de "retour à la moyenne" dans l'environnement actuel de faible volatilité. Sur le front des données, au Japon, le taux de chômage est ressorti stable à 3.5%, comme anticipé. Les ventes de détail m/m et la production industrielle m/m ont déçu, à -0.3% (contre 0.2% att.) et -0.6% (contre 0.8% att.) respectivement. Enfin, l'IPC national a/aa reculé à 2.4%, contre 2.5% att. et après 2.9% en lecture précédente. L'USDJPY s'est traité à 120.35, les données américaines meilleures que prévu, dont un PIB à 5.0%, ayant fait grimper les taux US. Sous l'effet du renforcement du dollar, l'USDJPY a progressé, tandis que les spreads de rendements se sont encore creusés. Le Nikkei a grappillé 0.6% et le Shanghai Composite s'est adjugé 2.77%. L'EURUSD a poursuivi sa baisse après être passé sous le support majeur des 1.2230, ce qui place l'objectif sur le support des 1.2040. Le DXY ayant cassé une zone de résistance majeure, nous nous attendons à une nouvelle progression vers les 92.70. La consolidation del'USDCAD s'est resserrée. L'excellent PIB américain a ravivé la demande de dollars, mais la reprise modérée du pétrole contiendra le cross. Beaucoup pensent que l'année 2015 se déroulera sous le signe du découplage des politiques monétaires. Nous anticipons toujours une nouvelle appréciation du dollar, accompagnée d'un affaiblissement concomitant de l'euro et du yen.
Le sentiment sur l'EUR demeurera certainement négatif du fait des attentes croissantes de l'annonce d'un véritable QE par la BCE dès sa réunion du 22 janvier. Une telle mesure pénalisera la monnaie unique, et ses effets sur l'économie réelle restent incertains. Les attentes de nouvelles mesures de stimulation monétaire alimentent un sentiment négatif sur l'euro, qui entamera probablement la nouvelle année sur une note morose. Nous ne pensons pas toutefois qu'un programme de rachat de dettes souveraines similaire à celui de la Fed aidera la zone euro à éviter la récession et la déflation. En premier lieu, rappelons que la Fed a lancé son QE à une époque où les prix des actifs étaient extrêmement affaiblis. Son initiative a non seulement permis la reprise des marchés financiers, mais elle s'est également révélée profitable pour la Fed elle-même. La BCE s'apprête à acquérir des dettes souveraines déjà surévaluées (!). Les rendements italiens, espagnols et français à 10 ans se situent à des plus bas historiques. Jusqu'où la BCE peut-elle faire baisser les rendements des économies périphériques de la zone euro ? En second lieu, la BCE n'empêchera pas la déflation en 2015, tout simplement parce que la glissade des prix du pétrole garantit pratiquement la baisse des prix à la consommation au cours des prochains mois tant que la lutte des producteurs d'or noir pour des parts de marché se poursuivra.En troisième lieu, le financement souverain ravivera probablement les tensions politiques entre pays core et périphériques, puisqu'il n'est pas du ressort de la BCE de soutenir la solvabilité des membres les plus endettés de la zone euro. L'intervention de la banque centrale ne pourra qu'accroître la crispation de l'Allemagne, car cette poussée artificielle ne résoudra pas la profonde crise de la dette au cœur de la zone euro. Sur les marchés des changes, les algorithmes de momentum se sont révélés extrêmement fructueux en fin d'année et devraient continuer à l'être au premier trimestre 2015. Aucune publication majeure n'est prévue pendant les séances européenne et américaine.