Le Mexique a émis les premières obligations en euro de l’administration d’Andres Manuel Lopez Obrador, le président de gauche récemment élu à la tête de la deuxième économie d’Amérique latine.
Les autorités ont proposé deux nouvelles obligations, d’une durée de respectivement 7 et 20 ans. Elles sont libellées par coupures de 100.000 euros chacune et Fitch Ratings les note BBB+, dans la catégorie ‘Investment grade’.
La souche obligataire à échéance 8 avril 2026 porte un coupon de 1,625% pour une taille à l’émission de 1,5 milliard. L’emprunt à maturité 8 avril 2039, d’une taille d’un milliard est mieux rémunéré, à hauteur de 2,875% pour le coupon fixe annuel.
Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l’obligation 1,625% - 2026 cote XXXX%, contre un prix d’émission de 99,712%, de quoi tabler sur un rendement de XXX%.
La souche 2,875% - 2039 s’échange aux alentours de XXX%, en regard d’un prix d’émission de 98,60%, correspondant à un rendement de XXX%.
Obrador attendu par Moody's
Le nouveau président mexicain, Andres Manuel Obrador, ancien maire de Mexico, est entré en fonction le 1er décembre après une large victoire à l’élection présidentielle du 1er juillet. Surnommé AMLO (en référence à ses initiales), Obrador a promis de transformer son pays, miné par la corruption, le crime organisé, le trafic d'armes, les violences… Il devrait avoir les coudées des franches : son parti dirige la coalition qui a obtenu la majorité aux deux chambres du Congrès. Il est toutefois particulièrement attendu par les milieux d’affaires et les agences de notation. Car les défis ne manquent pas, notamment en matière de lutte contre la criminalité alimentée par les puissants cartels de la drogue. L’impact du climat de violence sur l’économie est significatif selon Moody’s qui a récemment mis en garde contre les conséquences pour les entreprises du pays, en particulier pour celles des secteurs cruciaux du tourisme et du pétrole.
Fin janvier, l’agence Fitch Ratings dégradait la note d’émetteur à long terme de la compagnie publique pétrolière Pemex de deux crans, à BBB-, un niveau au-dessous du segment de la catégorie spéculative, alimentant des craintes pour le Mexique et provoquant des turbulences sur le marché des changes.
Le peso mexicain s’est rapidement repris depuis lors, confortant sa hausse depuis l’élection présidentielle.