L’agence d’évaluation Moody’s Investors Services a dégradé d’un cran le rating de la dette émise par la chaîne nord-américaine de biens et services pour animaux Petsmart, désormais notée « Caa1 » contre « B3 » précédemment.
La dette s’enfonce donc un peu plus dans la catégorie des emprunts spéculatifs, d'autant que l’agence a maintenu sa perspective négative associée au rating, ce qui signifie qu’elle n’exclut pas une autre dégradation à l’avenir.
Dans un communiqué, l’agence justifie sa dégradation par la faible performance opérationnelle de PetSmart, en particulier dans son activité principale, qui se révèle inférieure à ses attentes.
Les analystes ne s’attendent pas à ce que les indicateurs de crédit de l’entreprise, déjà affaiblis par la récente acquisition de Chewy, montrent une amélioration significative au cours des 12 prochains mois. 'Comme la plupart des détaillants en ligne à croissance élevée, nous estimons que l'EBITDA restera négatif au moins pour les 12 prochains mois'.
'La perspective négative sur le rating reflète, elle, l'incertitude entourant la capacité de PetSmart à réduire son ratio dette sur Ebitda à moins de 6,5x, compte tenu des risques d'exécution et d'intégration liés à l’acquisition de Chewy, dans un environnement commercial de plus en plus concurrentiel', a précisé Mickey Chadha, vice-président de Moody’s.
Résultats décevants
A la mi-décembre, la chaîne nord-américaine de biens et services pour animaux, qui exploite plus de 1.500 magasins aux États-Unis, au Canada et à Porto Rico, avait publié un chiffre d'affaires pour le troisième trimestre en repli de 1,3% à 1,75 milliard de dollars.
La chaine indiquait notamment avoir été impactée par la fermeture de magasins due aux ouragans majeurs qui ont frappé les Etats-Unis en cours de trimestre.
En tenant compte des revenus tirés de Chewy.com, start-up d'e-commerce dédiée aux aliments et accessoires pour animaux de compagnie, rachetée au mois de mai pour plus de trois milliards de dollars, ses revenus ont augmenté de 528 millions de dollars à 2,3 milliards.
Les obligations au plus bas
Pour financer l’acquisition de Chewy, Petsmart a émis plusieurs emprunts obligataires dont un de type senior sécurisé de premier rang à huit ans.
Rémunéré par un coupon de 5,875% et accessible par coupures de 2.000 dollars, son cours a perdu plus de 20 points depuis l’émission, pour se traiter actuellement aux alentours des 78% du nominal.
Sur la période, les obligations affichent d’ailleurs l’une des moins bonnes performances pour l’ensemble du marché de la dette spéculative.