Aston Martin, qui vient d'être dégradé chez Standard & Poor's, devrait publier dans quelques jours ses résultats trimestriels et annuels. En attendant, l’unique obligation émise par le constructeur britannique d'automobiles de luxe affiche une nette remontée sur le secondaire.
L'obligation en question offre un coupon de 9,25% et arrivera à échéance en 2018. Elle est libellée en livres sterling (coupure de 100.000 GBP). La devise d’émission implique donc un risque de change. En ce début de semaine, il faut compter sur un cours de l’ordre de 102% pour se la procurer. Le cours s'est donc repris après avoir dégringolé juqu’à 96% du nominal au mois de novembre dernier.
A l'époque, les investisseurs avaient été refroidis par la publication de résultats trimestriels décevants, faisant état d'une forte baisse des ventes (-15,7%) et du chiffre d’affaires (-21,4%).
Cette contre-performance résultait principalement du déclin des ventes en Chine et de la perte de sa licence d’importation sur le territoire chinois. Pour cause, Aston Martin avait entamé en début d'année passée une procédure de rappel portant sur 17.590 véhicules vendus entre 2007 et 2013, après avoir découvert qu'un sous-traitant chinois avait utilisé du matériau plastique contrefait pour une pièce équipant une partie la pédale d'accélérateur. Une bien mauvaise nouvelle pour l'image de marque du constructeur britannique, d'autant que le rappel concernait pas moins de 75% des véhicules livrés depuis la fin de l'année 2007.
Si Aston Martin a indiqué s’attendre à retrouver le chemin de la croissance en Chine en 2015, le manque à gagner a impacté négativement le free cash-flow de l’entreprise, qui a dû utiliser 108 millions de livres au cours des douze mois arrêtés au 30 septembre dernier.
La question des liquidités à court terme (12 mois) se pose également, soulignait à l'époque l’agence Creditsights qui suit l’obligation 2018 émise par la marque de voiture. Suite à la publication de ces résultats, l’analyste avait d’ailleurs adapté sa recommandation sur le titre à « sous-performance », contre « achat » auparavant.
Standard & Poor's pessimiste sur la trésorerie
Dans le même ordre d’idée, Standard & Poor's a dégradé d’un cran la note de crédit du constructeur à « B- » contre « B » précédemment, tout en précisant qu'elle pourrait à nouveau être abaissée dans les trois mois qui viennent.
Standard & Poor's s'attend à ce que les dépenses du groupe soient plus élevées que les recettes au cours des deux années qui viennent. Le constructeur cherche à développer de nouveaux modèles pour rajeunir sa gamme actuelle. Pour cela, il va devoir puiser dans ses liquidités. Or ses réserves actuelles risquent de ne pas être suffisantes pour assurer la transition jusqu'au lancement commercial de nouveaux modèles, probablement à partir de 2016, indique l'agence (Source Le Figaro, S&P pessimiste sur les finances d'Aston Martin).