La Grèce s’apprêtait à solliciter le marché obligataire cette semaine, comme elle l'annonçait dans un communiqué le 5 février. Mais la brutale baisse des marchés boursiers et le regain de volatilité de ces dernières heures l'ont incité à suspendre l'opération.
Le ministère grec des Finances espérait lever un montant de 3 milliards d’euros par le biais d’une obligation d’une durée de 7 ans. Les autres détails comme le coupon, la coupure ou encore le prix d’émission devaient encore déterminés à l’issue des discussions avec les différentes parties prenantes.
Il ne devrait s'agir toutefois que d'un report puisque la Grèce est censée se financer seule et de manière autonome sur les marchés internationaux à partir du 18 août prochain, date de la fin du troisième plan sauvetage.
Deux autres opérations sur le marché primaire sont d'ailleurs attendues d’ici la fin de l’été, elles aussi sous réserve des conditions de marché
Baisse des coûts d’emprunt
La Grèce profite actuellement d’un contexte plutôt favorable puisqu’elle a vu ses taux d’emprunts considérablement diminuer ces derniers mois. Sur l’échéance 10 ans par exemple, le rendement grec évolue sous la barre des 4% (aux alentours de 3,73% mardi en fin de séance européenne), contre encore 7,66% il y a douze mois.
Depuis lors, le pays a fait un retour réussi sur le marché, plus précisément en juillet dernier où il a mis par la même occasion un terme à trois ans d’absence.
Il a également procédé à une simplification de la structure de sa dette, en vue d’en améliorer la liquidité et de mieux répartir les échéances.
Les agences Standard & Poor’s et Fitch ont contribué à l’optimisme en relevant leur rating, à la faveur d’une amélioration de la situation économique et budgétaire du pays. S&P est désormais à « B » et Fitch à « B- », avec à chaque fois une perspective positive. Ces notes restent toutefois dans le bas de catégorie « high yield », ce qui signifie qu’il s’agit d’emprunts spéculatifs et donc risqués. L’écart de rendement entre la Grèce et l’Allemagne, pays considéré comme le plus sûr de la zone euro, reste d’ailleurs significatif puisqu’il tourne autour de 300 points de base (3%).
Parmi les emprunts de la Grèce disponibles sur le marché secondaire, il y a par exemple cette obligation échéant le 30 janvier 2033 assorti d’un coupon de 3,9%. Elle peut être achetée à 95,77% du nominal, correspondant à un rendement de 4,29%, par coupures de 1.000 euros. Les intérêts courus sont limités à quelques jours.