Exclue des marchés obligataires depuis 4 ans, la Grèce ne désespère pas de faire un jour son come-back sur le marché des capitaux. Stelios Papadopoulos, le responsable de l’Agence de la dette grecque (PDMA) s’est encore exprimé en ce sens dans les colonnes du Financial Times.
L’opération renforcerait la confiance et mettrait en évidence certains atouts que d’autres pays jugeraient enviables, a expliqué le chef de la PDMA. Un retour graduel et progressif permettrait la reconstruction d’un marché obligataire fonctionnant correctement. Il encouragerait aussi les investisseurs de long terme, a-t-il ajouté.
Baisse spectaculaire des taux périphériques
Les obligations des pays périphériques (Portugal, Italie, Grèce, Espagne…) au cœur de la crise de la dette souveraine ont fortement progressé ces dernières mois. En parallèle, les rendements ont fondu, ce qui s’est traduit par une baisse spectaculaire des coûts d’emprunts pour ces pays.
Malgré les doutes sur le rythme des réformes mises en œuvre par la Grèce et sur la stabilité politique, le pays a largement profité de l’intérêt retrouvé des investisseurs pour les dettes périphériques. Le rendement de l’obligation grecque de référence à 10 ans a pour exemple chuté à 7,40% ces derniers jours, un plus bas depuis mai 2010.
Par ailleurs, les retours réussis de l’Irlande et du Portugal sur les marchés des capitaux n'ont pas manqué de relancer les spéculations quant à un come back de la Grèce.
Certains bailleurs de fonds ainsi que la Troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ne voient toutefois pas d’un très bon œil les velléités grecques. Le trio chargé de superviser la Grèce depuis 2010 estime que cela distrairait le pays de son principal objectif, à savoir la mise en œuvre des réformes permettant d’assainir et de redresser l’économie.
En réponse, le chef de la PDMA s’est voulu rassurant indiquant qu’un retour de la Grèce serait axé, du moins au début, sur la reconstruction de la liquidité de son marché à l'aide d’emprunts de petite taille. Le mois dernier, Yannis Stournaras, le ministre des Finances de la Grèce, avait déjà déclaré au Financial Times qu'Athènes pourrait tester les marchés au cours du deuxième semestre de cette année avec une offre de 1,5 milliard à 2 milliards d’euros d’obligations à cinq ans.
" Un excédent budgétaire plus haut que prévu "
Bien que les négociations entre Athènes et les créanciers internationaux restent tendues, la Grèce devrait« dégager un excédent budgétaire bien supérieur aux attentes et renouer avec la croissance en 2014. Ce sont des caractéristiques que la plupart des pays, développés et émergents, trouveraient enviables », a martelé le chef de la PDMA.