Nous nous acheminons vers un changement structurel qui modifiera profondément les facteurs influençant le marché des changes. Cependant, nous restons à six mois de ce point de réflexion. En automne, en raison de l'accélération des données sur l'inflation, nous prévoyons que la BCE et BoJ reconnaîtront la nécessité de réduire les mesures d'urgence pour s'orienter vers la normalisation des politiques monétaires. À notre avis, déterminer le moment exact de ce point sera essentiel pour réussir sur les marchés des changes. Mais pour l'instant, les traders devraient surveiller la BCE et le BoJ pour déceler toute communication suggérant une réduction.
S'agissant de la BCE, nous soupçonnons qu'il est trop tôt de déceler des indices d'une réduction, malgré la pression croissante de l'Allemagne au conseil des gouverneurs. Nous nous attendions à ce que la BoJ maintienne sa stratégie de politique monétaire actuelle à l'issue de sa réunion de deux jours. Le rythme de rachat d'obligations japonaises restera à 80 000 milliards de yens par an. Avec l'inflation japonaise, qui est loin de l'objectif de 2 %, il n'y a pas de pression actuellement pour parler d'ajustements de la politique, surtout parce que tout indice d'une réduction aura un effet important sur la paire USDJPY, qui n'a renoué avec une tendance haussière que récemment suite à une correction en avril.
Avec la hausse des rendements américains à court terme à la faveur de la réforme fiscale du président Trump (l'effet Trump est-il de retour ?) et des signes de vigueur présentés par l'économie américaine (y compris les données impressionnantes d'hier sur les ventes logements neufs) les marchés commenceront à réintégrer les hausses des taux de la Fed, qui se situent actuellement à deux. À court terme, nous sommes prudemment haussiers sur l'USD en particulier contre les monnaies du G10. Par ailleurs, les ventes au détail au Canada devraient décevoir (0,0% contre 2,25% d'un mois à l'autre), mettant ainsi une pression supplémentaire sur le dollar canadien.