Peugeot, Lagardère, BMW, Olam, Numéricable… résumé des nouvelles émissions
Profitant de conditions de financement exceptionnelles, les émetteurs sont restés actifs sur le marché de la dette durant le congé de pâques.
Notée Ba2 chez Moody’s, la nouvelle émission Peugeot (PA:PEUP) fut l’une des attractions sur le marché primaire la semaine passée. Il faut dire que le constructeur aux trois marques (Peugeot, Citroën et DS) n’avait plus sollicité les obligataires depuis septembre 2013. La demande était dès lors soutenue, avec des carnets d’ordres dépassant les trois milliards d’euros.
Cet engouement des investisseurs a été bénéfique pour Peugeot, avec une prime d’émission qui a pu être réduite de 305 à 263 points de base en regard du taux allemand de maturité similaire. Ce dernier est pour rappel négatif (-0,27%). Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l'obligation se traite à 100,75% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 2,25%.
Pour rester au rang des émetteurs français, sur une maturité identique, le groupe de média Lagardère a dû offrir un rendement légèrement plus important (2,75%) pour lever 500 millions d’euros. Groupe de média diversifié (Europe 1, Elle, JDD, Gulli, Paris Match, Télé 7 Jours…), Lagardère SCA n’est pas suivi par les agences de notation.
A signaler aussi la petite émission de 60 millions d’euros à dix ans de Warehouses de Pauw, le groupe belge spécialisé dans la détention, le développement, la promotion et la gestion d'actifs immobiliers d'entreprise. Le coupon offert se monte à 2,50% et l’investissement est fixé à 100.000 euros en nominal.
Numericable-SFR et Olam en dollar
Numericable-SFR (B1 chez Moody’s) s’est notamment distingué en bouclant la plus grosse émission de l’année sur le marché américain de la dette spéculative. L’opérateur, qui comptait lever initialement 2,25 milliards de dollars, a rehaussé une première fois sa levée de dette à trois milliards, pour la clôturer finalement sur un montant de 5,19 milliards.
On se situe ici sur des niveaux de rendements nettement plus conséquents, puisque cet emprunt est rémunéré par un coupon de 7,375%. Il servira à sécuriser des remboursements à venir, tout en permettant à Numéricable d’allonger la maturité moyenne de sa dette. L’investissement est fixé à 200.000 dollars en nominal.
Egalement par coupure de 200.000 dollars, la nouvelle obligation du géant agro-alimentaire Olam. Le premier fournisseur de coton africain a levé pour l'occasion 300 millions de dollars, placés essentiellement auprès de banques privées et d’institutionnels. Il a proposé un coupon de 4,50% pendant cinq ans. Cette émission ‘senior non-sécurisée' n'est pas suivie par les agences de notation.
Via sa filiale américaine BMW (DE:BMWG) US Capital LLC (A2 chez Moody’s), le constructeur automobile haut de gamme allemand a procédé quant à lui à une émission multi-tranche pour un montant total de quatre milliards de dollars. La ligne la plus rémunératrice, à dix ans, offre un coupon de 2,80%. La coupure est cette fois plus abordable à hauteur de 2.000 dollars.
A épingler également le coupon de 6% offert par la nouvelle émission T-Mobile USA, notée BB chez Standard & Poor’s et remboursable dans huit ans. Troisième opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis, la filiale à 60% de la Deutsche Telekom (DE:DTEGn) a levé un milliard de dollars, par coupures de 2.000.
Enfin, sur le marché des dettes souveraines, la République d’Afrique du Sud (Baa2 chez Moody’s) a récolté 1,25 milliard à dix ans rémunéré par un coupon de 4,875%. Sur une maturité similaire, la Pologne (BBB+ chez Standard & Poor’s) s’est elle aussi financée en dollar, offrant un coupon de 3,25%.