Point macroéconomique sur les Etats-Unis

Le marché immobilier américain poursuit sa reprise. Reuters vient de publier une enquête dans laquelle la majorité des 32 économistes interrogés s’attendent à ce que les perspectives de croissance du secteur immobilier américain soient meilleures que prévu pour l’année en cours. Une faible minorité, sept sondés, pensent même que le marché immobilier connaitra une très forte croissance en 2013.

Mais le consensus ainsi formé s’attend également à un ralentissement des prix du secteur en 2014. En moyenne, l’estimation de hausse des prix de l’immobilier américain ainsi définie est de +7,5% pour 2013. La précédente enquête de Reuters avait conclu à une première perspective de +4,6% de hausse des prix. Le sentiment des analystes sondés est donc meilleur qu’initialement.

Rappelons que les analystes répondent en se basant sur leurs propres interprétations de l’indice S&P/Case-Shiller. Cet indice est défini mensuellement à partir des prix des logements individuels des vingt plus grandes agglomérations américaines. Mais dans le même temps, les sondés s’attendent à ce que 2014 soit plus calme en terme de croissance des prix immobiliers (autour de +5,5%).

Là aussi, la précédente enquête avait fait ressortir un premier chiffre de +4%. Deux raisons macroéconomiques viennent appuyer ces perspectives particulièrement bonnes. Premièrement, les Etats-Unis comptent de moins en moins de logements disponibles. Ce premier élément permet aux vendeurs d’exercer une pression à la hausse sur les prix de leurs biens immobiliers.

Deuxième élément central, lié à la Banque centrale américaine (la FED) : les taux d’intérêt sont extrêmement bas, permettant à de nouveaux acheteurs potentiels de revenir vers le secteur immobilier. A titre d’exemple, les taux dédiés aux emprunts immobiliers à 30 ans devraient se situer autour de 3,58% selon les économistes et les analystes sondés par Reuters. Précédemment, ils tablaient sur un taux de 3,65%.

De même, le consensus défini par Reuters s’attend à une hausse durable des ventes immobilières, avec une prévision de 5,08 millions de ventes (en rythme annualisé) pour le quatrième trimestre 2013 après une première prévision à 4,97 millions. Dans le même temps, la confiance des consommateurs américains est à son plus haut niveau en plus de cinq ans bien que les restrictions budgétaires liées au « séquestre » créent un contexte défavorable.

Le Conference Board a en effet publié hier son indice de confiance. Il a ainsi été dévoilé à 76,2 contre un précédent à 69. Ce niveau de 76,2 est nettement supérieur aux meilleures perspectives des économistes sondés par Reuters qui s’attendaient plutôt à un résultat autour de 71,0. C’est donc la deuxième hausse consécutive de cet indicateur suite au résultat positif d’avril, et le repli de mars.

Les investisseurs constatent un renouveau dans la confiance des consommateurs américain qui vient d’une certaine manière pallier les effets dévastateurs du mur budgétaire américain. Comme nous l’évoquions dans plusieurs de nos analyses quotidiennes, début 2013, ce gel de plusieurs dizaines de milliards de dollars de dépenses publiques a et aura des effets particulièrement néfastes sur la reprise économique américaine, dans son ensemble.

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