Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La prudence a prévalu vendredi à Wall Street, à la veille d’un weekend prolongé (ce lundi 17 février étant férié pour cause de President’s Day).
Si la seconde semaine du mois de février ne s’est pas achevée en fanfare à Wall Street (avec +0,2% de gains sur les indices “larges”), le gain hebdomadaire se chiffre tout de même à +1,6% sur le S&P500 et +2,2% sur le Nasdaq.
Et surtout, Wall Street nous gratifie de 2 nouveaux records absolus de clôture pour le Nasdaq à 9 731 points puis le S&P500 à 3 380.
Mais ces records historiques sont devenus de la routine quotidienne puisque pas moins de 4 records absolus intraday – auxquels s’ajoutent 4 records de clôture – auront été battus cette semaine par le “S&P” et le Nasdaq (contre 4 sur 5 sur la semaine précédente).
Pas mal pour une semaine où les investisseurs ont appris que les chiffres rassurants concernant l’épidémie de Covid-19 publiés durant 5 jours étaient faux alors que l’épidémie s’aggrave au contraire (69 000 cas recensés), faisant plus de 1 620 victimes (décompte officiel dimanche 16 février au soir), ce qui en fait l’épidémie virale la plus meurtrière du 21ème siècle en Chine… et beaucoup pensent que les chiffres officiels sont nettement minorés.
Il y a de quoi être saisi de vertige alors que le mois boursier de février s’impose déjà comme le plus positif depuis le mois de juin 2019… lequel venait contrebalancer un très mauvais mois de mai.
Le mois de janvier affichait déjà des performances « canon » (hausse de l’ordre de +4% pour le Nasdaq)… mais que dire du doublement des gains sur les 15 premiers jours de février, avec un cumul annuel de de +8,5% sur le « Composite » et surtout +10,2% pour le Nasdaq-100.
Autrement dit, « l’année est déjà faite » pour le Nasdaq-100… et la barre des +60% depuis le 24/12/2018 vient d’être franchie : le score est juste stratosphérique… +63% en 55 semaines (soit +1,15% par semaine).
Au cours de cet intervalle de 4 trimestres (+ 3 semaines), les bénéfices des entreprises américaines ont globalement stagné (mais comme une baisse de -3% annuelle était anticipée, quel soulagement !).
Jerome Powell l’affirme, il est impossible de savoir ce qui affecte les marchés
Les profits d’Apple (NASDAQ:AAPL) ont certes augmenté -de décembre 2018 à décembre 2019-… mais de +8% tandis que le cours a pris +127%.
Le Fonds monétaire international ne s’alarme pas de ce genre de ratios boursiers -alors que le risque de ralentissement économique s’accroît fortement avec le coronavirus- ni de l’émergence de risques financiers pour l’économie mondiale.
Certains membres du FMI semblent cependant conscients -à titre personnel- que les politiques pro-actives des banques centrales pourraient engendrer de potentielles bulles et de l’instabilité mais ils ne sauraient démentir formellement les propos de la FED.
La FED dément que ses interventions massives sur l’interbancaire depuis le 16 septembre (après 3 baisses de taux l’été dernier) soient à l’origine de la flambée des cours des actions. Son président Jerome Powell a ainsi affirmé : « beaucoup de choses affectent les marchés et il est très difficile de dire avec précision et à tout moment ce qui les motive ».
Il aurait également pu déclarer : « quand une cocotte-minute posée sur une résistance (monétaire) chauffée au rouge se met à siffler, il est difficile de savoir ce qui provoque le jet de vapeur : ça peut provenir des carottes, des navets, du bouquet garni, du jarret de veau, des épices dans le bouillon, etc. ».
C’est évident : si on ne connait pas le contenu d’une cocotte chauffée à 250°, impossible de savoir pourquoi elle siffle.
La FED doit surtout prier pour que la cocotte -au bord de l’explosion- ne siffle pas brusquement la fin de la partie.