L’obligation K+S d’une durée résiduelle de 6 ans a reculé de plusieurs points sur le marché secondaire, après les commentaires du fournisseur allemand de minéraux et d’engrais sur ses résultats 2018.
L’emprunt est passé en quelques jours de plus de 102% du nominal à 100,70% ces dernières heures, de quoi tabler sur un rendement de 3,18% compte tenu d’une maturité égale au 18 juillet 2024 et d’un coupon de 3,25%. Disponible par coupures de 100.000 euros, cette souche obligataire est notée « BB » dans la catégorie « High yield » chez Standard & Poor’s.
Le bilan n’est pas meilleur pour l’action. Elle vaut actuellement un peu plus de 19 euros, contre près de 30 euros la veille du 9 août, correspondant à une capitalisation boursière de 3,68 milliards.
Les créanciers obligataires et les investisseurs auront calé sur une seule phrase du communiqué de K+S, celle où l’entreprise minière allemande précise que la fourchette de ses prévisions de chiffre d’affaires et de résultat d’exploitation avant dépréciation et amortissement (Ebitda) « ne rencontre pas les attentes du marché des capitaux ».
K+S attend pourtant une « amélioration significative de son Ebitda en 2018 par rapport à 2017 dans une fourchette comprise entre 660 et 740 millions d’euros » (contre 577 millions en 2017), inférieure aux 797 millions attendus par les analystes cette année. Le chiffre d’affaires devrait atterrir quelque part entre 3,9 et 4,1 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année 2018, en regard des 3,6 milliards encaissés l’année dernière.
Autre élément plutôt favorable pour les créanciers : le cash-flow libre devrait s’améliorer comparativement à l’année dernière, « pour être positif en 2019 ». Au deuxième trimestre, celui-ci a progressé à -49 millions d’euros (-81 millions sur la même période un an avant), grâce à une réduction des besoins en capitaux.
Le ratio dette nette/Ebitda s’est établi à 6,8 au 30 juin alors qu’il était encore de 8,1 le 1er janvier. K+S a confirmé son intention « de diviser par deux ce ratio et de remplir à nouveau les conditions de la catégorie Investment grade en 2023 ».
Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 9% à 812 millions d’euros au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’année dernière, et l’Ebitda de 3% à 105 millions. Cela s’explique par des volumes plus élevés grâce au lancement de la nouvelle usine de potasse de Bethune, au Canada, ainsi que de prix plus élevés pour le chlorure de potassium et les spécialités d'engrais.
« Nous continuons à travailler dur pour mettre en oeuvre notre nouvelle stratégie Shaping 2030, sans perdre de vue nos opérations », a déclaré le PDG Burkhard Lohr. « Avec Shaping 2030, nous mènerons K + S vers un avenir durable et prospère », a-t-il précisé.
Le plan consiste essentiellement à réaliser pour 150 millions d'euros par an de synergies d'ici la fin 2020, à générer un free cash-flow positif en 2020 et à l’horizon 2030, à obtenir un rating « Investment grade » et à atteindre un Ebitda de 3 milliards d'euros.