Après Carrefour (PA:CARR) la semaine passée, c’était autour de Pernod Ricard (PA:PERP) de venir solliciter les investisseurs avec une obligation d’un genre nouveau, à savoir dont le montant du coupon peut évoluer en fonction des engagements durables de l’émetteur.
Le co-leader mondial des vins et spiritueux a ainsi placé pour 750 millions d’euros d’obligations remboursable en 2029. Fixé à 1,375%, le montant du coupon peut donc augmenter en fonction de l’atteinte ou pas d’objectifs environnementaux.
Plus particulièrement, il s’agit de la réduction du montant absolu des émissions de gaz à effet de serre de Pernod Ricard, et la diminution de la consommation d'eau par unité d'alcool produite dans ses distilleries.
Administrateur de la Société de Bourse Goldwasser Exchange, Alexandre Goldwasser souligne qu’à la différence de l’émission de Carrefour, les conditions paraissent nettement moins contraignantes pour l’emprunt Pernod Ricard.
"Dans le cas où le spiritueux louperait ses objectifs, le coupon sera rehaussé tout au plus de 0,25% en 2025 et sera donc porté à 1,60%, là où avec les obligations Carrefour, le coupon peut augmenter à plusieurs reprises et ce jusqu’à 1 pour cent", explique Goldwasser.
Cela fait dire au spécialiste du marché obligataire, que les conditions pour voir Pernod Ricard être réellement impacté par une hausse du coupon, et devoir rémunérer davantage ses porteurs obligataires, paraissent peu sévères.
Alors que le coupon pourrait donc augmenter au maximum de 0,25% à partir de 2025, cela en couterait environ 1,8 million d’euro par an à Pernod Ricard jusqu’à l’échéance, soit beaucoup moins que Carrefour, estime Goldwasser.
Quant à l’investisseur intéressé par ce type de placement, Goldwasser souligne le caractère peu attractif de l’obligation Pernod Ricard.
"Le coupon de 1,375% est peu attractif, surtout sur une longue maturité de sept ans, et de surcroit dans le climat actuel marqué par une remontée des taux susceptible d’impacter le cours des obligations longues", note-t-il.
Le niveau du coupon s’explique naturellement par la qualité de crédit de Pernod Ricard, noté en catégorie Investment Grade, rappelle Goldwasser, selon qui l’obligation Carrefour, également à sept ans, parait davantage attractive en regard de son taux de 2,375%.