Le pétrole fut l’incontestable vedette de la séance de lundi avec un spectaculaire rebond de +5,7% sorti de nulle part qui a débouché sur un test des 38$.
Hausse du pétrole
Il a bien circulé une 73e rumeur d’un accord imminent sur une réduction concertée de la production pétrolière. Rumeur à peu près aussi infondée que les 72 rumeurs précédentes qui relèvent toutes du whishfull thinking ou « prions pour que cela advienne même si l’Arabie ne veut pas ». Des rumeurs qui ont permis de faire courir les short (vendeurs à découvert).
Cette dernière envolée, aucun indicateur économique récent ne la justifie… Et surtout pas les chiffres provenant de Chine avec un commerce extérieur dont les volumes en février retombent à leur niveau du printemps 2009.
Les stocks de brut américain qui ont battu tous leurs records historiques mercredi dernier (en hausse de plus de 10 millions de barils, soit nettement plus que les +3,4 millions de barils estimés par le consensus Bloomberg), et ce malgré la fermeture de quelques puits. Sans oublier que l’Iran n’en est qu’au tout début de sa montée en puissance, vu le degré d’obsolescence de son matériel d’extraction.
Y avait-il trop de vendeurs à découvert ? Trop de paris sur un baril à 25 $ ?
Ce qui est frappant, c’est que le baril de WTI (la référence mondiale cotée à New York) vient de repasser de 26,1 à 38$.Cela fait +45%. C’est la 2e fois que le pétrole affiche une telle flambée en moins d’un an.
La précédente occurrence, une envolée de 42,5$ à 62$ (+45% également), s’était matérialisée du 18 mars au 6 mai 2015. Cela avait pris 6 semaines et demi. Cela paraissait très rapide… mais ce fut pourtant 2 fois plus lent que cette fois-ci.
Ce que Goldman Sachs, qui voyait récemment le baril tomber vers 20$, en pense
Eh bien, Goldman Sachs pense que le sursaut actuel n’est pas tenable ! Nous sommes bien d’accord. Ce n’est surtout pas tenable financièrement (appels de marge) et psychologiquement (coup de massue) quand on est vendeur à découvert sous 30$, comme beaucoup d’opérateurs ayant tenté le coup (avec un certain succès) entre le 12 janvier et le 19 février (dernier test en date de la zone des 29$).
Et le plus ironique, c’est que ceux qui vendent aujourd’hui à 38$ pourraient bien pouvoir se racheter vers 23,5$ dans pas longtemps.