Lorsque le comité de L’OPEP se réunira à St. Petersburg à la fin du mois de juillet pour évaluer le taux de coopération à l’accord pour la réduction de la production, la question qui sera posé est la suivante : Que faire face à la production libyenne et nigérienne ? Ces deux pays sont exemptés de l’accord que les autres membres de l’OPEP ont soutenu en novembre 2016 en raison de conflits internes en Libye et au Nigéria, ayant grandement réduit leurs productions de pétrole.
La production de la Libye diminue depuis près de quatre ans. La guerre civile et d’autres violences ont conduit à une diminution de la production de près de 90% depuis un plus haut de 1,5 millions de bpd en 2014, après Qaddafi. En revanche, récemment, la production libyenne a progressé, avec 827.000 bpj en mai 2017. Il s’agit là de son plus haut depuis avril 2014.
En sus du rebond de la production libyenne, il semblerait que ces gains ne soient pas temporaires. Cette augmentation de production n’a pas manqué de peser sur les prix du pétrole.
Le Nigéria est dans le cas, bien sa production soit plus volatile. Des attaques des Niger Delta Avengers, un groupe séparatiste longtemps négligés par les politiques du gouvernement, ont parfois sabotés près de la moitié de la production pétrolière nigérienne. Les violences sous la forme de dégâts matériels aux pipelines semblent avoir diminué récemment. En juin, la production nigérienne progresse de 1,78 millions de bpj, un plus haut depuis janvier 2016. Selon le dernier sondage de l’OPEP de S&P Global Platts, la moyenne de la production nigérienne entre janvier et juin est de 1,68 millions de bpj. La production reste instable, car en mars, la production était de l’ordre de 1,2 millions de bpj.
Lors de la récente réunion en mai 2017, l’OPEP avait décidé que les deux pays resteraient exemptés. Techniquement, l’accord permet actuellement à la Libye te au Nigeria de continuer à produire pour le reste de l’année 2017 et au cours du premier trimestre 2018, mais des rumeurs récentes indiquent que l’OPEP pourrait faire pression sur les deux pays pour réduire leur production plus tôt.
Le comité technique de l’OPEP et des pays non-membres ont demandé à la Libye et le Nigeria de participer à la réunion le 24 juillet et de présenter leurs productions. L’objectif du comité est probablement de proposer au groupe l’implication des deux pays lors de la prochaine réunion de régulation en novembre.
Si la Libye et le Nigéria affichent des niveaux de production soutenus au cours des prochains mois, il serait probable qu’en novembre, l’OPEP fera pression sur ces deux pays pour une réduction de 4,5% de leur production. Si la Libye et le Nigéria ne subissent pas davantage de perturbations, d’instabilité politique ou de violences, ces pays n’auront pas d’autre choix que de collaborer avec l’OPEP et se plier aux quotas de réduction.
En revanche, les opérateurs de marchés surveillent les chiffres, car la Libye et le Nigéria n’auront peut-être pas à réduire leur production tant que ça. Le volume de pétrole dont ces pays devront se passer dépend du nombre choisi par l’OPEP.
L’accord original de l’OPEP se base sur des chiffres de production d’octobre 2016 pour la détermination des quotas de réduction. Il est peu probable que l’OPEP utilise les mêmes lignes directrices pour déterminer les éventuels quotas de la Libye et le Nigéria. L’OPEP devrait probablement choisir un chiffre plus élevé que celui d’octobre 2016, ce qui conduira à des quotas moins important que le reste du marché.