Ralentissement économique mondial, saison des résultats et situation espagnole plombent les marchés
Marchés actions :
Nous avons assisté cette semaine à une correction sur l’ensemble des places boursières mondiales, à commencer par les indices asiatiques. Le Nikkei a chuté de 3.71% sur l’ensemble de la semaine pour venir se fixer à 8 534.12 points. Les indices chinois ont néanmoins tiré leur épingle du jeu. A la clôture ce matin, le Shanghai Composite Index a gagné sur les cinq jours 0.90% à 2104.93 points. Dans le même temps, le Hang Seng Index de la Bourse de Hong Kong s’adjugeait une variation positive de 0.59% à 21 136.43 points. Le ralentissement de la croissance économique mondiale pénalise fortement les entreprises exportatrices nippones. Ce repli de la croissance, confirmé par le FMI cette semaine, n’a toutefois pas pénalisé les indices chinois. Ceux-ci ont en effet été soutenus par l’injection de liquidité massive de la part de la Banque Centrale de Chine, mais également par l’achat de titres bancaires par l’un des fonds souverains du pays.
Avant l’ouverture de la dernière séance de la semaine, les indices américains étaient tous dans le rouge sur la semaine. L’indice phare, le Dow Jones Industrial s’est déprécié depuis 5 jours de 2.08% à 13 326.39 points, dans la roue du Nasdaq Composite qui perdait lui 2.77% à 3 049.41 points. L’indice élargi S&P 500 reculait plus légèrement de 1.92% à 1 432.84 points. Cette corrélation baissière entre les 3 indices nord-américains montrait une baisse généralisée, synonyme de frilosité sur les marchés pour les investisseurs avant l’ouverture de la saison des résultats trimestriels des entreprises. Le géant de l’aluminium Alcoa a publié une perte nette de 143 millions de dollars contre un bénéfice de 172 millions de dollars un an auparavant, et abaissé ses prévisions de croissance pour les mois à venir. Le groupe pétrolier Chevron était lui aussi obligé d’abaisser ses perspectives économiques, annonçant un avertissement sur ses résultats à venir. Seule bonne nouvelle cette semaine, les chiffres hebdomadaire du chômage américain qui faisait ressortir une forte baisse des demandeurs d’emplois aux Etats-Unis. Ce recul semble toutefois être à nuancer à quelques semaines de l’élection présidentielle, et en répercussion d’une erreur comptable enregistrée en Californie. La publication des résultats trimestriels de JP Morgan et Wells Fargo aujourd’hui en tout début d’après-midi donnera certainement une tendance pour le secteur bancaire et financier américain.
Sur le continent européen, nous avons retrouvé cette tendance baissière généralisée. Le CAC 40 parisien à la mi-journée était en baisse de 0.31% à 3402.97 points, accusant une perte sur la semaine de 1.57%. A Francfort, le DAX reculait de 0.29% à 12h30, portant à 1.86% le repli hebdomadaire et s’établissant à 7 260.41 points. Le FTSE à Londres est lui aussi actuellement en recul de 0.16% à 5 820.48 points, avec une variation négative sur 5 jours de 0.86%. Les situations espagnoles et grecques suscitent toujours l’inquiétude des investisseurs, notamment en raison des incertitudes qui planent autour de ces deux pays. Madrid ne semble pas pressé de formuler sa demande de sauvetage, synonyme d’une certaine mise sous tutelle du pays. La dégradation de la note espagnole par l’agence de rating Standard & Poor’s n’a pas suscité l’envolée des taux d’emprunt tant redoutée. Le taux espagnol à 10 ans était à la mi-journée aux alentours de 5.65%, soit en légère baisse. La dégradation de la note espagnole bien que critiquée par le gouvernement était en fait déjà « pricée » dans les taux actuels. Enfin, le manque de cohésion dans la résolution de cette crise entre les riches économies des pays du Nord et les pays du sud actuellement en difficulté n’améliorent pas la situation européenne. Espérons que le prix Nobel de la Paix remis à l’Union Européenne ce matin puisse améliorer les relations entre les différents pays.
Forex :
Sur le marché des changes, les investisseurs reprennent le goût pour le risque, se détachant donc des valeurs refuges tel que le dollar américain pour se tourner vers des valeurs plus risquées, à savoir l’euro. En effet, les bons chiffres américains encourageaient les investisseurs à reprendre confiance. Hier, le chiffre des demandes d’allocations chômage a été meilleur que prévu à 339 000, contre 368 000 prévu et 369 000 la semaine dernière. Un tel niveau n’avait pas été atteint depuis Janvier 2008. Aujourd’hui, la publication de l’indice de confiance de l’Université du Michigan ainsi que l’indice PPI aux Etats-Unis sont des chiffres très attendus par le marché.
L’euro progresse par rapport au dollar américain, grâce à un regain d’espoir pour l’Espagne. Malgré l’abaissement de la note de deux crans de la quatrième économie de la Zone Euro par l’agence de notation Standard & Poor’s, passant de BBB+ à BBB-, les investisseurs n’ont pas eu de réaction négative alors que l’Espagne se trouve à présent à un cran de la catégorie des investissements spéculatifs. Moody’s a également annoncé qu’à la fin du mois d’Octobre, elle donnera sa décision sur une dégradation ou non de la note de du pays. Cependant, les investisseurs, confiants, attendent impatiemment que l’Espagne sollicite enfin l’Union Européenne et le Fonds monétaire international pour une aide financière.
En Grèce, de virulentes manifestations se sont tenues à Athènes notamment où plus de 100 000 personnes sont descendues dans la rue alors que la chancelière Angela Merkel était de visite dans la capitale. La population se rebelle contre un nouveau plan d’austérité. La Grèce qui est dans l’attente d’une tranche d’aide d’un montant de 31.5 milliards d’euros depuis Juin, ne pourra la recevoir que si elle accepte de mettre en place des réformes concernant un nouveau plan d’austérité.
En cette fin de semaine, l’euro progresse face au dollar américain à hauteur de plus de 0.6%, proche de la barre des 1.30 et cote aux encablures des 1.2968$ , avec un plus haut à 1.2984$. La monnaie unique s’apprécie face à la devise nippone et cote aux encablures des 101.79 yens contre 100.42 yens à son plus bas mercredi. Le dollar américain reste stable à 78.45 yens. L’euro gagne du terrain également face à la livre sterling et cote à 0.8076 pence pour un euro contre un niveau de 0.8029 pence au plus bas cette semaine. L’Aussie cote aux encablures des 1.0257$ et progresse par rapport à ce début de semaine. Le Cable (GBP/USD) se situe dans un canal haussier à 1.6062$ et pourrait casser le seuil psychologique des 1.6100$.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, les cours du métal jaune ont évolué en dent de scie avec une tendance légèrement baissière. Après avoir atteint un plus haut annuel vendredi dernier à 1 795,79$ l’once, l’or s’est replié passant légèrement sous le seuil psychologique des 1 760$ l’once. Les bonnes nouvelles sur le front l’emploi américain ont profité au billet vert qui est reparti à la hausse. Les investisseurs en ont ainsi profité pour prendre leurs profits sur l'or. Néanmoins, le métal jaune reste stable sur la semaine et s’échange ce vendredi aux alentours des 1 770$ l’once. La tendance moyen terme reste orientée à la hausse tant que les banques centrales continueront à s’engager sur des mesures pour stimuler la croissance. A long terme, l’objectif des 2 000$ l’once semble toujours réaliste. Cependant, la volatilité à court terme reste importante, d’un point de vue technique, la cassure du seuil psychologique des 1 760$ l’once pourrait accélérer un retour sur les 1 735$.
De son côté, le pétrole a pris le chemin de la hausse. En rythme hebdomadaire, à New York, le Light Sweet Crude gagne 2,48% à 92,13$ le baril et à Londres, le Brent de la mer du Nord s’adjuge 3,05% à 115,01$ le baril. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, en particulier avec l’Iran, ont pris le dessus sur les données fondamentales. En effet, le rapport publié ce jeudi par l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) montre clairement une baisse de la croissance de la demande pétrolière du fait de la dégradation de l’économie mondiale. "Des révisions de données antérieures et une croissance économique inférieure à ce qui était attendu ont conduit à une réduction d'environ un demi-million de barils par jour pour 2012" a souligné l’AIE dans la publication de son rapport à moyen terme sur le marché pétrolier. Les prévisions de la croissance de la demande pétrolière jusqu’en 2016 ont également été revue à la baisse.