Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Ouf ! la semaine dernière est finie ! Le CAC40 a lâché 5,3% sur la semaine. La vitesse de la baisse, ponctuée de gaps multiples, s’apparente plutôt à un mouvement de panique, sans doute déclenché par des appels de marge et/ou des dégagements dans l’urgence de la part d’institutionnels – les vilains, ils ont une fois de plus joué avec des instruments dérivés à fort effet de levier et se sont fait désintégrer à la moindre hausse de volatilité « non prévue » par leurs brillants modèles mathématiques. Le tout sous la pression d’un marché obligataire US qui fait des siennes en découvrant une potentielle hausse de l’inflation (c’est effroyable, une hausse des salaires) un peu plus forte que prévue. Bon allez, assez de sarcasmes ; commençons plutôt la semaine dans la joie et la bonne humeur puisque le CAC40 affiche, en matinée une belle hausse de 1,40%.
L’alerte est passée, retour à la normale ?
Minute papillon… tout n’est pas forcément fini. Cette semaine va s’avérer particulièrement intéressante en rebondissements, car pas mal d’indices se trouvent maintenant sur des gros supports. Le CAC40 par exemple se situe sur un support à 5 100 points (voir analyse de vendredi), une zone qui a été mise en danger vendredi, mais qui pourrait bien être confirmée ce matin. Pour élargir le champ de vision, j’aimerais que l’on fasse le point sur d’autres indices afin d’avoir une vue d’ensemble : avec du côté européen, le Dax. Et, pour les US, le Russell2000 accompagné du Nasdaq Composite. Vous allez voir qu’à chaque fois, j’utilise ma stratégie de travailler par « reports d’amplitude » pour déterminer les gros niveaux : ce sont des niveaux sur lesquels la probabilité d’une réponse des prix est la plus forte.
Graphique du DAX : gros support à 12 100 points
Pour commencer, vous voyez que nous avons un gros niveau, à 8 000 points, qui correspond à la moitié de l’amplitude qui sépare la résistance « R » (13 500) du support tout en bas, à 2 500 points (rectangle vert). Ce niveau, des 8 000 points représente donc le plus gros support majeur.
Mais il est évidemment trop loin. Alors nous allons essayer de trouver les supports intermédiaires : ceux qui nous intéresse, ce sont les supports intermédiaires, c’est-à-dire les petits segments notés S1, S2, et S3. Le DAX se trouve maintenant au contact de « S1 ». Je vous ai indiqué la réaction des prix (ou plutôt des algos) par les petites flèches vertes/rouges. Tout cela confirme d’ailleurs la dernière analyse que j’avais faite du DAX fin novembre ou je vous disais : « Achtung au 13 500 points ». Donc à présent, le DAX est sur le support des 12 100 points, niveau qui doit absolument tenir.
Le Russell 2000 : support à 1 450 points
Pour changer d’angle de vue, voici le Russel 2000. C’est un indice qui mesure la performance d’environ 2000 small caps US. Dans un marché déjà très volatil, les small caps le sont encore plus, mais toujours est-il qu’en vue hebdomadaire, nous avons une mèche basse sur le support intermédiaire (« SI » + flèche verte) et que les cours ont clôturé la semaine en repassant au-dessus de l’oblique orange pointillée – qui elle aussi est un support.
Nous sommes donc sur une zone de support.
Nasdaq Composite : trois supports en renfort
Et pour avoir un panorama un peu plus complet des marchés, passons au Nasdaq Composite. Puisque nous avons une vue mensuelle, nous voyons les gros niveaux. Mais ce qui est intéressant, c’est la façon dont ont réagi les prix… car ils sont venus se poser au croisement de trois. Pour bien les visualiser, il faut se reporter au petit encart « Zoom Impacts » :
Le premier, c’est le contact avec l’ancienne résistance (devenue support, en rouge) du grand canal haussier gris. Le Nasdaq a laissé une possible mèche d’essoufflement pile sur ce niveau. Le deuxième point, c’est le niveau de clôture hebdomadaire : pile sur le support SI (vert horizontal) à 6 874 points. Le troisième point correspond au support du canal algorithmique (vert). Le Nasdaq a donc bien réagi à ces niveaux graphiques et a pu « sauver la mise » en clôture hebdomadaire.
Tous les indices sont sur de gros supports
Tous ces indices sont en train de tester des supports qui ont déjà fait leur preuve. Evidemment, un support finit par céder… mais nous n’en sommes pas encore là. Actuellement les prix rebondissent, ce qui nous permet non seulement de tester la validité de ces supports, mais aussi de prendre du recul et de temporiser. Car, tant que ces supports tiennent, je ne joue plus la poursuite de la baisse. Dans des conditions de forte volatilité, la difficulté consiste justement à ne pas surréagir, à ne pas chercher à prendre de vitesse un marché qui accélère. Il faut savoir temporiser, cibler les zones d’intervention et voir quels sont les niveaux de plus long terme et surtout coller à son plan de trading.
Pas facile me direz-vous ! Mais si justement. C’est une question d’adéquation entre la méthodologie et la gestion psychologique de vos positions. On ne parle que très peu des aspects psychologiques du trading, mais ils sont absolument essentiels. J’y reviendrai d’ailleurs prochainement.