L’obligation à échéance 15 juillet 2024 du géant scandinave spécialisé dans la gestion et le recouvrement de créances, Intrum AB, a démarré le mois de juin sur les chapeaux de roues, confortant ses gains observés depuis notre dernier point sur la valeur.
Elle reste toutefois disponible à l’achat sous le pair, à 99,82% du nominal, de quoi porter le rendement à 3,163%, compte tenu d’un coupon de 3,125%. Une rémunération assez élevée dans le contexte actuel marqué par la faiblesse de taux d’emprunts pour les actifs sans risque. Ce différentiel de rendement peut s’expliquer par le niveau de la prime de risque exigée par les investisseurs, laquelle se base en partie sur le rating spéculatif BB+ accordé par Standard & Poor’s.
Intéressant sur le plan fiscal, puisque qu’acheter une obligation sous les 100% du nominal permet à l’investisseur résident belge d’éviter l’impôt sur une partie du rendement, l’emprunt n’en reste donc pas moins risqué.
Qui est Intrum AB
Émise en juin 2017, l’obligation a été placée dans le cadre de la fusion entre Intrum AB et son concurrent suédois Lindorff. La nouvelle entité, dont la capitalisation boursière tourne autour des 31 milliards de couronnes suédoises (+/- 2,9 milliards euros), figure désormais parmi les leaders du recouvrement de créances et de la gestion de crédits, avec une présence dans 24 pays d’Europe et plus de 8.000 collaborateurs. Elle travaille pour le compte de sociétés, d’organisations et d’institutions publiques en tous genres, avec pour objectif de régler les situations d'impayés à l'amiable, tirant 5 à 15% de commissions sur les sommes récupérées, en cas de succès uniquement.
Impact positif du deal avec Piraeus Bank
L’envol observé depuis le début de mois de juin coïncide avec l’annonce, par Intrum AB, de l’acquisition d’une plateforme regroupant les activités de recouvrement des prêts non performants de la banque grecque Piraeus Bank. Le géant scandinave, qui prend pied par la même occasion en Grèce, va débourser 328 millions d’euros pour détenir 80% de cette nouvelle entité, le solde restant aux mains de Piraeus Bank. L’accord est accompagné d’un contrat de service de 10 ans pour la gestion d’un portefeuille de prêts de 28 milliards d'euros.
Cette opération aura un impact significatif sur le bénéfice par action, ajoutant environ 10% au bénéfice par action dès 2020, a précisé le géant scandinave dans un communiqué. Elle confère à Intrum une position de leader sur le marché grec des prêts non performants, l’un des plus importants en Europe avec près de 90 milliards d’encours de créances douteuses dans le bilan des banques, a-t-il précisé.
L’opération est vue d’un bon œil par les analystes de SpreadResearch qui estiment l’activité acquise « hautement profitable », dans un pays qui regorge d’opportunités dans le secteur de la gestion de prêts non performants. Et ceux-ci d’ajouter : « Nous pensons que la transaction améliorera la qualité de crédit d’Intrum AB car elle élargit sa part d’activités plus stables et prévisibles, le montant payé n’est pas trop élevé, le marché grec devrait croître rapidement car les montants de prêts improductifs y restent substantiels et les actifs acquis sont bien structurés et profitables ». Ils n’attendent pas de réaction négative de la part des agences de notation.