Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’optimisme du marché français ne profite pas à Renault (PA:RENA) (FR0000131906). Alors que le CAC40 prend plus 5% depuis le début de l’année, l’action Renault abandonne plus de 6%, ce qui en fait l’une des plus mauvaises performances de l’indice avec Carrefour (PA:CARR).
Bien entendu, le Dieselgate pèse sur le titre. La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) soupçonne Renault d’avoir trompé ses clients sur le véritable niveau de pollution de certains de ses moteurs diesel et une amende de 3,5 Mds€ risque de sanctionner le titre. Cette amende représente la bagatelle de l’intégralité du résultat net de Renault l’an dernier. En effet, Renault a terminé l’exercice 2016 sur une hausse de 19,7% du RNPG (résultat net part du groupe) à 3,5 Mds€ pour une rentabilité nette de 6,9% (bon exercice cela dit). Or, quand les investisseurs calculent les ratios boursiers du titre, ils raisonnent désormais en intégrant cette amende potentielle et non plus simplement sur des multiples de 2016. Comme le titre se paye sur un PER de 6,5 (ce qui n’est pas cher), il devrait pouvoir rebondir de 20%. Mais si l’on intègre l’amende… le titre devient hors de prix car le bénéfice net est quasiment réduit à néant… Mais inutile de dramatiser : l’image du groupe n’est pas écornée sur le plan international. Renault vient de lever, via RCI Banque – sa filiale de financement automobile – quelque 200 millions de francs suisse sur cinq ans avec un coupon de… 0,5%. Une paille donc. Si les investisseurs avaient pricé un risque ou une dégradation du titre, nul doute que le rendement eut été plus élevé. Pour l’heure, je n’irai pas jouer un rebond direct du titre. Lorsque nous sommes dans la sphère judiciaire, nous ne maîtrisons rien et les montants de pénalité peuvent varier fortement, valorisant complétement différemment le potentiel de Renault.