Si les marchés financiers continuaient de surfer mardi sur le résultat du premier tour de la présidentielle française, l'attention se tourne peu à peu vers les Etats-Unis, où Donald Trump a annoncé qu'il dévoilerait sa réforme fiscale "phénoménale" et a remis le protectionnisme à l'ordre du jour. Toutefois, l'indice dollar évoluait essentiellement sans tendance ce matin, signe de méfiance du marché qui semble ne plus prendre les propos du président pour argent comptant et préfère attendre des actions concrètes.
Nous doutons que la refonte fiscale Trump soit adoptée par le Congrès, car elle ferait exploser le déficit du pays. En outre, le timing ne pourrait pas être pire. Le déficit budgétaire américain est en effet revenu sur le devant de la scène, les caisses de l'Etat se vidant rapidement. Une paralysiedu gouvernement fédéral paraît donc se dessiner. Il y a peu de chances que l'administration Trump parvienne à faire accepter à la fois un programme de réductions fiscales et un projet de loi de dépenses publiques par le Congrès. Trump est dans l'impasse.
Dans un tel environnement, nous devrions continuer à observer une certaine ruée vers la monnaie unique. Le passage à des actifs plus risqués devrait se poursuivre, même si le marché converge pour le moment vers un nouvel équilibre au lendemain du premier tour des élections françaises. Dans ce contexte, nous maintenons une position négative à l'égard du dollar, en attendant d'avoir une meilleure vision des perspectives américaines et plus particulièrement de l'évolution du budget américain. Le métal jaune a encore chuté de 0,50% aujourd'hui, alors que le yen japonais a glissé de 0,60%, la paire USD/JPY grimpant à 110,40. Après avoir réussi franchir à la hausse la moyenne mobile quotidienne à 200 jours, la paire EUR/USD teste maintenant la résistance clé des 1,0865 (Fibonacci à 38,2% de la dépréciation de la période août 2015 - janvier 2016). Une rupture de cette résistance ouvrirait la voie vers la barre des 1,12 (niveau d'avant l'élection de Trump). Les élections en cours en France resteront un obstacle pour la monnaie unique à court terme.