Le géant français de l’énergie Electricité de France a été sanctionné sévèrement hier suite à la publication de ses résultats trimestriels, et l’annonce qu’il manquerait ses objectifs de rentabilité opérationnelle en 2018. Sur le marché obligataire, la tendance est également à la baisse, mais dans des proportions plus mesurées.
Electricité de France a donc déçu les investisseurs en annonçant avoir revu à la baisse ses objectifs financiers pour l’année prochaine, dont une anticipation d’excédent brut d’exploitation corrigée entre 14,6 et 15,3 milliards d’euros, contre un minimum de 15,2 précédemment escompté.
En cause, la baisse attendue de la demande d’électricité en France, des résultats moins bons que prévu pour sa filiale britannique EDF (PA:EDF) Energy ou encore, l’arrêt de certains réacteurs en début d’année.
Actuellement, plus d’un tiers des réacteurs de l'électricien, qui en compte 58 répartis au sein de 19 centrales dans l'Hexagone, est à l’arrêt pour des raisons de rénovation, des opérations de maintenance traditionnelle ou de mise en conformité.
L’électricien dirigé par Jean-Bernard Lévy devra en outre se contenter d’un Ebitda allant de 13,4 à 14 milliards cette année, contre 13,7 à 14,3 milliards d’euros initialement prévu, en raison d’une production nucléaire inférieure aux attentes, liée à l’arrêt provisoire des réacteurs de la centrale du Tricastin, et à une faible hydraulicité.
En outre, la direction table désormais sur un cash-flow légèrement positif ou proche de l'équilibre l'an prochain. "Dégager en 2018 un cash-flow positif, autrement dit, faire entrer plus d'argent dans l'entreprise qu'il n'en sort chaque année, était une promesse de la nouvelle direction, afin de rassurer des marchés financiers inquiets de voir les dépenses opérationnelles et les investissements dépasser chaque année les ventes d'électricité et de gaz", rappelle Les Echos.fr
Ce « mur d’investissement » auquel doit faire face l’énergéticien, revu à 11 milliards contre 10,5 milliards, vise à accélérer sa part dans les énergies renouvelables, rénover son parc nucléaire français ainsi que son réseau de distribution.
Dans la foulée de cette publication trimestrielle, l’action a chuté de 10% à la bourse de Paris, ramenant sa valorisation boursière sous les 11 milliards d’euros.
Léger repli des cours obligataire
Sur le marché secondaire, la stabilité est davantage de mise. Parmi les nombreuses obligations émises par le groupe ces dernières années, nous avons épinglé la « green bond » remboursable en 2025.
S'il est très actif dans le nucléaire, Electricité de France se présente également comme « un leader dans la transition énergétique », ce qui lui a permis d'émettre il y a trois ans un emprunt vert, dont les fonds sont destinés à financer des projets à vocation environnementale et durable.
Cette obligation, libellée par coupures de 2.000 dollars et notée « A- » chez Standard & Poor's, se traite aux alentours des 102,86%, de quoi vous permettre de tabler sur un rendement annuel de 3,21%.
Plus risqué car de type subordonné junior, l’emprunt perpétuel au coupon de 5,25% se traite dans lui aux alentours des 104% et propose un rendement annuel supérieur à 4% jusqu’au premier call en 2023.
A cette date, EDF pourra rembourser cet emprunt à 100%, sans quoi le coupon deviendra variable. L’investissement est cette fois fixé à 100.000 dollars tandis que le rating « BB » de l’émission se situe dans la catégorie spéculative.