Marchés Actions :
Cette fois-ci, on y est: après des longues semaines d’attente pendant lesquelles les marchés se sont montrés atones espérant voir une réaction de la part de la BCE, le jour de la décision sur les taux directeurs de la BCE est arrivé. La séance s’annonce lourde en annonces et en décisions politiques, de sorte qu’il pourrait s’agir de l’une des dates les plus importantes du calendrier économique du mois.
Dans ce contexte, les investisseurs n’ont pas manifesté beaucoup d’appétit pour le risque hier. Bien au contraire, les volumes d’échanges se sont vus limités à 2,7 milliards d’euros pour le CAC 40 et une tendance similaire a été observée dans les autres places boursières.
Ainsi, l’indice parisien cède 2,69 points, soit -0,06%, à 4 501 points. Il s’agit du 5ème recul d’affilée, mais la volatilité ayant été très faible, la perte enregistrée sur les dernières séances est de moins de 30 points. En effet, malgré le recul, Lafarge (PARIS:LAFP) s’offre un progrès de 3,16 % à 65 euro suite à des rumeurs impliquant de nouveaux investissements liés à la fusion avec Holcim. Par ailleurs, BNP Paribas (PARIS:BNPP) s’est enfin relevée après quatre séances dans le rouge. La banque française a progressé de 1,16% à 51,50 euros, une fois que le président de la République, François Hollande, ait écrit à son homologue des Etats Unis en demandant une sanction plus juste et proportionnée pour BNP Paribas. De l’autre côté de la monnaie, Bouygues a cédé 3,15% à 33 euros et Total a reculé de 1,33% à 50,58 euros.
Ailleurs en Europe, les marchés ont également navigué près de l’équilibre. A Francfort, le Dax grappille 0,07 % à 9 926,67 points et l’Euro Stoxx 50 des principales valeurs de la zone euro perd 0,10 % à 3 021,64 points. Le FTSE de Londres, n’étant pas dans la zone Euro, se détache un peu plus des valeurs des autres indices est clôture la séance en recul de -0,26% à 6 836,30 points.
A Wall Street, malgré la contraction du PIB des Etats Unis, la Réserve Fédérale continue de redonner espoir à une économie qui prévoit une croissance en 2014 d’entre 2,9% et 3,1%. En effet, les responsables de la Fed ont publié le « Livre beige » qui prépare l’agenda pour la prochaine réunion générale de la Banque centrale. Celui-ci a souligné la croissance économique observée lors des semaines précédentes, notamment grâce à la reprise généralisée du secteur manufacturier et une consommation des ménages qui reste stable sur sa croissance de 0,1%. Ainsi, les indices sont repassés dans le vert et le Dow Jones a gagné 0,09%, soit 15,19 points, à 16.737,53. Le S&P-500 a inscrit son quatrième record de clôture en cinq séances et finit sur un gain de 3,64 points, soit 0,19%, à 1.927,88 points. En « intraday », l’indice de référence des gérants de fonds a même touché un sommet historique à 1 928,63 points. Le Nasdaq Composite, quant à lui, a avancé de 0,41% (17,56 points) à 4.251,64 points.
Ce matin, les investisseurs de la Bourse de Tokyo se sont montrés très prudents, de sorte que les indices de référence japonais ont fait du surplace. L'indice Nikkei a gagné 0,08%, à 15.079,37 alors que le Topix a cédé -0,09%, à 1.232,75 points.
A l’agenda, les investisseurs suivront de très près le Conseil des gouverneurs de la BCE et les décisions sur les taux directeurs. A 14h30, Mario Draghi donnera une conférence de presse sur les prévisions économiques de l’Eurosystème. Par ailleurs, il faudra garder un œil ouvert sur la deuxième séance de la réunion des G8, désormais G7 suite à la disparition de la Russie de la liste des invités. La question qui se pose est de savoir si les autorités européennes auront le courage d’aller plus loin dans les sanctions prévues contre la Russie en relation avec la crise en Ukraine, alors qu’il existe une très forte relation économique, notamment dans le domaine des énergies. Ces événements marqueront le pas de la journée, et pourraient avoir des conséquences importantes pour les semaines à venir.
Forex :
Après avoir reculé sur la séance de mercredi, la monnaie unique se renforce timidement face au billet vert ce jeudi matin dans l’attente de l’intervention de Mario Draghi. La BCE va enfin mettre fin aux suspicions et annoncer aujourd’hui si elle entend mettre en place de nouvelles mesures ce mois-ci pour contrer le risque de déflation en zone euro. Ce compte rendu va être d’autant plus suivi, que mardi, Eurostat a révélé un nouveau ralentissement de l’inflation à 0,5% en mai.
Dans ce contexte, les cambistes peinent à se positionner et préfèrent adopter une position attentiste jusqu’à ce rendez-vous au sommet. Ces derniers gardent également les yeux rivés sur le sol américain puisque les créations d’emplois dans le secteur privé ont baissé plus fortement que prévu. Elles se sont élevées à 179 000 en mai contre 215 000 en avril, ce qui risque de mettre les investisseurs sous pression en amont des chiffres sur le chômage publiés vendredi. Ces différents catalyseurs amènent la parité EUR/USD aux encablures des 1,3604$, en atteignant un plus de 1,36132$ et un plus bas de 1,35936$. La paire évolue de manière mitigée et ne parvient pas pour le moment à dessiner une tendance nette.
Du côté des paires en yens, la monnaie unique perd du terrain face à la devise nippone, contrairement au billet vert qui prend un peu le pas sur sa consœur asiatique. En cette fin de semaine, aucun indicateur n’est attendu sur le sol asiatique, ce qui amène les cambistes à se focaliser sur les annonces européennes et américaines. Les paires évolueront donc au gré du discours de Mario Draghi et du compte rendu sur l’emploi vendredi aux Etats-Unis, comme la plupart des paires majeures. Ce matin l’USD/JPY se négocie à 102,52 yens et évolue dans un rang compris entre 102,445 yens et 102,724 yens sur la séance. L’EUR/JPY, sans grande conviction, s’échange sur les 139,47 yens et s’oriente à la baisse sur les premières heures.
Matières premières :
Sur le marché des matières premières, le WTI et le Brent cèdent respectivement 0,27% et 0,14% à 102,36$ et 108,25$. Le brut de référence américain diminue pour une deuxième journée alors que les stocks de brut aux Etats-Unis sont restés proches de leurs niveaux records, suite à une baisse de la demande chez le plus gros consommateur de pétrole au monde devant la Chine. L’approvisionnement a diminué de 3,43 millions de barils à 389,5 millions la semaine dernière, alors que les stocks de produits distillés ont augmenté suite à une baisse de la demande en essence après le weekend du Memorial Day. Les stocks d’essence ont ainsi grimpé de 210 000 barils à 211,8 millions la semaine dernière, ce qui pourrait entrainer une baisse des prix à la pompe jusqu’à la fin Juin si la demande continue de ralentir. Les stocks de distillé se sont envolés de 2,01 millions de barils à 118,1 millions.
Sur le front des métaux précieux, c’est également une journée dans le rouge qui commence. L’or évolue proche de la neutralité en ne cédant que 0,01% à 1 243,86$, tout comme l’argent qui ne perd que 0,06% à 18,81$. Le métal jaune souffre d’un désintérêt de la part des investisseurs, alors que les actions sont projetées toujours plus haut et que les tensions en Ukraine semblent s’apaiser. Le renforcement de l’économie américaine maintient cette tendance baissière sur l’or, en effet, les investisseurs sont de plus en plus confiants. Le platine souffre encore et recule de 0,67% à 1 428,75$ alors que les spéculations sur la fin des grèves qui touchent l’exploitation minière en Afrique du Sud, laissent entrevoir une reprise de la production.