"Une fois l’effet Trump estompé, le marché avait besoin de visibilité pour les prochaines semaines alors que le risque politique en Europe demeure élevé, en raison du référendum italien et du second tour de la présidentielle autrichienne, le 4 décembre prochain. Les banques centrales ont parfaitement rempli leur rôle. Faisant écho à Stanley Fischer, Janet Yellen a clairement laissé entendre qu’une hausse des taux est sur la table à court terme, ce qui conforte le scénario d’un relèvement le mois prochain. En outre, le compte-rendu de la BCE a confirmé que de nouvelles mesures seront prises, vraisemblablement un prolongement du programme de rachats d’actifs, mais un nouveau bazooka monétaire n’est pas jugé nécessaire en raison de la hausse des attentes d’inflation. C’est, probablement, dans ce sens que devrait s’exprimer Mario Draghi aujourd’hui à 9h. Les banques centrales ont permis au CAC 40 de s’échapper de sa courte phase de consolidation (+0,59% hier) mais l’indice manque toujours d’entrain pour franchir les principales résistances techniques auxquelles il fait face. Sauf rallye de fin d’année, une échappée au-dessus des 4600 points pour clôturer l’année 2017 paraît difficilement envisageable. Les investisseurs auront tout intérêt à surveiller dans les séances à venir l’évolution des bancaires européennes qui sous-performent depuis le début d’année. Le risque baissier demeure élevé avec la perspective de recapitalisation compliquée de Monte Paschi au début du mois de décembre qui pourrait réactiver le mouvement de panique de septembre dernier."
Les derniers faits marquants :
En zone euro, l’inflation a affiché un net bond en octobre à 0,5%. Le compte-rendu de la BCE a laissé la porte ouverte à un prolongement des rachats d’actifs au-delà du mois de mars. Pas de bazooka monétaire attendu. La BCE va simplement offrir au marché de la visibilité pour une partie de l’année 2017 et se garde d’intervenir davantage si les attentes d’inflation (en hausse) s’avèrent incorrectes.
Pour contrer la montée du populisme et éviter l’émergence de mini-Trump sur le continent, l’Europe fait sa mue. La Commission européenne a plaidé pour une relance budgétaire. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a saisi l’occasion lors d’un déplacement outre-Rhin pour appeler l’Allemagne à dépenser plus. Avant la recommandation de la Commission, près d’un tiers des pays membres de l’UE avaient mis en place ou envisageaient déjà des mesures de soutien (relance de la consommation ou baisses d’impôts). Ce revirement devrait en priorité bénéficier à l’Italie qui ne devrait pas respecter cette année et l’année prochaine ses engagements européens en matière de croissance et de déficit.
La probabilité d’une hausse des taux de la Fed en décembre avoisine désormais 100%. Si elle se produit, cette hausse pourrait finalement être un non-évènement puisqu’il a déjà été intégré dans les prix offerts par le marché, en particulier au niveau du Dollar Index. La règle de Taylor https://newsroom.saxobanque.fr/actualites/la-regle-de-taylor-bb8a-b2248.html (qui n’est jamais parfaitement respectée par la banque centrale américaine) nous permet d’anticiper que le taux directeur en moyenne pondérée devrait se situer légèrement au-dessus de 2% à la fin du mandat de Janet Yellen, en février 2018.
A suivre aujourd'hui :
Myriade de discours de banquiers centraux ce vendredi : Draghi (9h), Weidmann (11h30), Bullard (11h30), Kaplan (19h30).
Séance calme au niveau des indicateurs macroéconomiques : Indicateur avancé du Conference board (consensus à +0,1%) et indice manufacturier de la Fed de Kansas City pour novembre.