L'emprunt obligataire Vestas Wind (COP:VWS) Systems (4,625% - 2015) d’une taille de 600 millions d’euros est arrivé à échéance ce lundi 23 mars. Une issue heureuse, loin des heures particulièrement difficiles de l'été 2012 où l'obligation était tombée jusqu’à 67% du nominal, sur fond d’inquiétudes pour l’avenir de l’entreprise.
Le fabricant de turbines d’éoliennes subissait alors de plein fouet la surcapacité de production du secteur, la crise économique et la baisse des investissements dans l’énergie renouvelable. Il payait également le prix d’une politique d’acquisition trop agressive, poussant le groupe à multiplier les avertissements sur résultats. Pour certains observateurs, une restructuration de la dette ou un rachat de la compagnie danoise semblait inévitable.
Depuis lors, le groupe danois s’est remis petit à petit en ordre de marche. En novembre 2012, la compagnie signait un accord avec ses prêteurs pour le financement de son plan de relance. Celui-ci s’est traduit par une nette réduction de la masse salariale et des investissements, l’arrêt de certains projets de R&D et le recentrage sur les activités de base.
Une stratégie payante puisque dès la fin 2012 Vestas enregistrait une nette progression des flux de trésorerie, lui permettant d’alléger d’autant le fardeau de sa dette. L’année suivante, la compagnie surprenait positivement en annonçant une génération de cash bien supérieure aux prévisions, grâce à des prises de commandes record, notamment en provenance des États-Unis. Tout profit pour le suédois Anders Runevad (ex-Ericsson) entré en fonction en août 2013, en remplacement de Ditlev Engel, remercié après 8 ans passés à la tête de l’entreprise.
Retour aux bénéfices
C’est ce même Anders Runevad qui a annoncé le mois dernier le retour aux bénéfices de son entreprise en 2014, après trois exercices de pertes. Vestas devrait même verser son premier dividende depuis 12 ans. De nouvelles embauches sont également prévues, principalement aux États-Unis.
« Par rapport à 2013, nos performances globales se sont considérablement améliorées du fait de la réussite de la mise en oeuvre du plan stratégique », s'est félicité Anders Runevad dans un communiqué.
Vestas a toutefois fait des prévisions prudentes. Il voit son chiffre d'affaires reculer en 2015 à « minimum » 6,5 milliards d’euros contre 6,9 milliards en 2014. La marge opérationnelle est attendue à « au moins 7% » contre 8,1% en 2014.
Un coupon de 2,75% pour la nouvelle obligation
Sur le marché obligataire, la prudence semble aussi de mise. L’obligation placée récemment par Vestas se traite en dessous de son prix d’émission, à 98,63%. Son rendement atteint 2,97% sur base d’une maturité égale au 11 mars 2022 et d’un coupon de 2,75%. Lors du placement sur le marché primaire, l’opération avait suscité une demande d’un milliard d’euros pour une taille finale de 500 millions.