La semaine a démarré sur un important flux d'informations à intégrer dans les cours des changes. L'escalade des tensions en Ukraine, la réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies hier soir et les commentaires de responsables de la BCE visant à faire baisser l'euro ce week-end entraînent des ajustements de positions en ce lundi. La semaine riche en indicateurs déterminera l'évolution des monnaies du G10. Les données d'inflation des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la zone euro sont attendues dans les jours à venir. La Chine publie les chiffres de la croissance du premier trimestre mercredi. Selon certaines rumeurs, le Premier ministre Shinzo Abe devrait rencontrer le gouverneur de la Banque du Japon pour lui faire part de son mécontentement. Le dollar fait l'objet d'une demande généralisée. L'euro et la livre britannique se replient.
La BCE tente de freiner la montée de l'euro
L'envolée de 2 figures intervenue la semaine dernière a poussé les responsables de la Banque centrale européenne à s'exprimer ce week-end. Mécontent de l'évolution de la monnaie unique, Mario Draghi a déclaré qu'un renchérissement de la devise européenne déclencherait la mise en place d'un nouvel assouplissement monétaire, en ajoutant toutefois qu'il s'agissait d'une "dimension importante" de la stabilité des prix, des taux bas représentant une menace pour la stabilité financière. De fait, l'inflation se serait établie à environ 1% hors effet des changes, soit le double des 0.5% estimés pour mars. La zone euro communique cette semaine les chiffres définitifs de l'inflation de mars. L'IPC a/a devrait confirmer les anticipations de ralentissement à 0.8%. Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a souligné que le mandat de stabilité des prix de la BCE impliquait un accommodement accru pour contrer la vigueur de la monnaie unique. La directrice du FMI, Christine Lagarde, a salué les propos de la BCE.
L'euro a ouvert la semaine sur un gap, mais la réaction des marchés aux commentaires accommodants de la BCE s'est révélée de courte durée. La majorité des participants continuent de croire que les interventions verbales de l'institut de Francfort ne seront pas suivies d'effets concrets. Selon la Société Générale, il ne faut pas s'attendre à une action imminente "sauf si l'EUR/USD s'approche des 1.5000".
L'EUR/USD trouve acheteur au-dessus de la MM21 (1.3808) ce matin. Les indicateurs de tendance et de dynamique restent haussiers. Des demandes d'options pour une expiration aujourd'hui sont placées au-dessus de 1.3810, avec des stops au-dessous. Les tensions en Ukraine et les craintes déflationnistes maintiennent la demande sur l'euro. Les obligations périphériques évoluent en ordre dispersé. Celles de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal enregistrent de bonnes performances aujourd'hui, tandis que les rendements des obligations d'Etat grecques ont vivement grimpé. Compte tenu du risque lié à la BCE, nous pensons que l'EUR/USD se heurtera à une résistance solide avant 1.3906 (plus haut du vendredi 11 avril).
Appétit pour la GBP mesuré dans la perspective d'une inflation basse
Le Royaume-Uni publiera les chiffres de l'inflation de mars mardi et ceux de l'emploi mercredi. L'IPC devrait marquer un nouveau recul, le consensus étant de 0.2% m/m (contre 0.5% en fév) et de 1.6% a/a (contre 1.7% en fév). Les anticipations des prix de détail et à la production vont de stables à négatives. Au vu de la dégradation des exportations et des investissements étrangers, la Banque d'Angleterre devrait maintenir son orientation stratégique. La baisse de l'inflation (nettement sous l'objectif de 2% de la banque centrale) conforte manifestement les perspectives de prolongation de l'accommodement. Malgré les attentes d'un retour à la croissance de l'emploi britannique, les paris sur options sur le GBP/USD tendent à la baisse sous 1.6750 pour la semaine à venir. Techniquement, le GBP/USD fluctue sur la ligne médiane de la tendance ascendante de novembre 2013 – mars 2014. La première ligne de support se tient sur les MM21 et 50 (1.6624/1.6615). D'autres bids devraient intervenir sur le bas de la tendance (1.6550).
L'EUR/GBP consolide ses pertes sous la MM50 (0.82839). Les indicateurs de tendance et de dynamique pointent à la baisse. Les offres restent solides avant 0.83000.
EUR/USD La correction de l'EUR/USD se rapproche du support horaire des 1,3820 (ancienne résistance). Si la paire ne trouve pas de support à ce niveau et qu'elle passe au-dessous de la barre des 1,3820 (02/02/2014), ce sera un avertissement quant à une phase de correction baissière à 1,3673. Pendant ce temps, la structure journalière haussière demeure. À long terme, l'EUR/USD suit toujours une tendance haussière dominante, suggérant qu'une nouvelle hausse peut être anticipée. Une importante résistance se trouve actuellement à 1,3876 (plus haut du 24/03/2014).
GBP/USD La forte progression haussière de la paire GBP/USD a été stoppée par la résistance clé des 1,6823. Le fait que la paire n'a pas réussi à casser ce niveau clé suggère un certain essoufflement et une nouvelle évolution baissière à 1,6684 (plus haut du 31/03/2013). La dynamique haussière à court terme restera intacte aussi longtemps que le support horaire des 1,6684 (ancienne résistance) tiendra bon. Un autre support se trouve à 1,6556. À long terme, les prix continuent d'évoluer dans un canal haussier. En conséquence, un biais haussier sera toujours favorisé aussi longtemps que le support des 1,6460 restera intact. Une résistance importante se situe à 1,7043 (plus haut du 05/08/2009).
USD/JPY L'USD/JPY a cassé le support des 102,68 (plus haut du 19/03/2014), ce qui a entraîné une forte baisse. Même si le support des 101,72 a été cassé, les prix sont maintenant proches d'un support clé situé entre 101,56 (voir la ligne de tendance haussière commencée à 100,76 (plus bas du 04/02/2014)) et 100,76 (voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Une résistance se trouve actuellement à 102,68 (ancien support). On anticipe une tendance haussière à long terme, tant que la zone de support clé formée par la moyenne mobile quotidienne à 200 jours (autour de 100,80) et 99,57 (voir aussi la ligne de tendance haussière commencée à partir d'un plus bas de 93,79 (13/06/2013)) restera intacte. Une résistance importante se situe à 110,66 (plus haut du 15/08/2008).
USD/CHF La paire USD/CHF a chuté pour atteindre les derniers plus bas à 0,8750 (11/04/2014). L'affaiblissement de la dynamique a été confirmé par la cassure qu'implique la ligne de tendance haussière. La dynamique baissière dominante suggère une cassure du support clé à 0,8699 (13/03/14). Dans une perspective de plus long terme, la structure présente depuis 0,9972 (24/07/2012) est considérée comme une grande phase de correction. Les dernières améliorations techniques suggèrent l'affaiblissement des pressions vendeuses et une formation de base potentielle. Une rupture décisive de la résistance clé à 0,8930 ouvrirait la voie à une progression supplémentaire à moyen terme.