Les actions de Snap (NYSE :SNAP) sont en forte baisse mercredi après que le géant des médias sociaux a manqué les estimations du consensus pour le revenu du quatrième trimestre 2022. La société a réalisé un bénéfice par action ajusté de 14 cents au cours du trimestre, alors que les attentes des analystes étaient de 11 cents par action.
Le chiffre d'affaires s'est établi à 1,30 milliard de dollars sur la période de trois mois, juste en dessous des 1,31 milliard de dollars estimés par les analystes. La société de médias sociaux a eu du mal à surmonter une année 2022 difficile, le ralentissement de l'économie mondiale ayant obligé les entreprises à réduire leurs budgets publicitaires numériques. Le chiffre d'affaires de Snap au quatrième trimestre a légèrement augmenté par rapport à l'année précédente.
L'entreprise a fait état de 375 millions d'utilisateurs actifs quotidiens (DAU) mondiaux au cours du trimestre, alors que les analystes en attendaient 375,3 millions, selon StreetAccount. Le revenu moyen par utilisateur s'est établi à 3,47 dollars au cours du trimestre, manquant la projection du consensus de 3,49 dollars.
Une autre déception pour Snap
Ces résultats marquent la troisième fois consécutive que Snap publie des résultats inférieurs aux attentes. Cette fois, la société de médias sociaux a imputé les rapports décevants des deuxième et troisième trimestres à "une année difficile" caractérisée par "des vents contraires macroéconomiques, des changements de politique de plate-forme et une concurrence accrue". Sur une base annuelle, le chiffre d'affaires de Snap a augmenté de 12 % pour atteindre 4,6 milliards de dollars en 2022.
La société basée à Santa Monica, en Californie, a déclaré qu'elle ne publierait pas de prévisions pour le prochain trimestre. Cependant, la société a déclaré dans la lettre aux investisseurs que ses "prévisions internes" prévoient une baisse de 2 % à 10 % par rapport à la période de l'année précédente.
La société a déclaré dans la lettre :
"Du côté de la monétisation, nous prévoyons que l'environnement opérationnel restera difficile, car nous nous attendons à ce que les vents contraires auxquels nous avons été confrontés au cours de l'année dernière persistent tout au long du premier trimestre."
Snap a déclaré que son service Snapchat+ comptait plus de 2 millions d'abonnés payants au quatrième trimestre. Lancé l'été dernier, le service représente un plan d'abonnement qui donne aux utilisateurs l'accès à des fonctionnalités supplémentaires et exclusives telles que l'expiration plus longue des histoires, des sons de notification personnalisés et des bordures de couleur de l'appareil photo pour 3,99 $ par mois.
Dans le sillage des difficultés rencontrées l'année dernière, Snap a annoncé en août qu'elle allait supprimer 20 % de son personnel, soit plus de 6 000 employés. La société a également mis au rebut plusieurs projets en 2022, notamment ses émissions premium Snap Original et son drone selfie volant.
Des vents contraires réglementaires en perspective
Le rapport de Snap marque un mauvais départ pour la saison des résultats financiers du quatrième trimestre pour les entreprises dépendantes de la publicité. Les investisseurs devraient obtenir des informations supplémentaires sur les conditions du marché plus tard cette semaine, lorsque des entreprises comme Meta Platforms (NASDAQ :META), Alphabet (NASDAQ :GOOGL) et Amazon (NASDAQ :AMZN) publieront leurs résultats.
En outre, rien n'indique que l'année 2023 sera plus facile pour les entreprises américaines de médias sociaux, qui s'apprêtent à relever une série de nouveaux défis juridiques au niveau des États et de l'État fédéral, avec des implications réglementaires considérables. La plupart des législatures des États américains ont proposé ou adopté des projets de loi visant à réformer la façon dont les sociétés de médias sociaux modèrent leur contenu et protègent les utilisateurs américains.
Entre-temps, la Cour suprême s'apprête à entendre pas moins de quatre affaires importantes contre des sociétés Internet, visant notamment leur responsabilité dans des tentatives d'attentats terroristes et la censure présumée de points de vue conservateurs sur leurs plateformes respectives. Deux procès d'État et fédéraux annoncés au début du mois visent à déterminer comment les applications de médias sociaux et leurs algorithmes affectent la santé mentale des adolescents américains.
Il y a plusieurs semaines, les écoles publiques de Seattle et le district scolaire de Kent ont intenté une action en justice contre TikTok, Instagram, Facebook, YouTube et Snapchat, invoquant la promotion de "contenus préjudiciables aux jeunes, tels que des contenus pro-anorexie et sur les troubles alimentaires."
"Nous ne pouvons pas ignorer les besoins de nos étudiants en matière de santé mentale et le rôle que jouent les entreprises de médias sociaux", ont-ils ajouté.
Plus récemment, le gouverneur de l'Utah, Spencer Cox, a déclaré que l'État envisageait de déposer une plainte similaire, en précisant qu'elle serait axée sur la protection des jeunes.
L'interdiction de TikTok aux États-Unis, un vent de fraîcheur ?
Dans le même temps, TikTok fait des pieds et des mains pour rester aux États-Unis, où il compte plus de 100 millions d'utilisateurs. Le mastodonte chinois de l'Internet es menacé d'interdiction sur le plus grand marché technologique du monde. Outre l'interdiction d'installer l'application sur les appareils appartenant à l'État fédéral et aux États fédérés, ByteDance, propriétaire de TikTok, pourrait se voir interdire toute activité aux États-Unis et voir son application retirée des magasins d'applications de Google et d'Apple (NASDAQ :AAPL).
En théorie, l'utilisation de l'application TikTok ne serait pas illégale pour les utilisateurs, mais il serait beaucoup plus difficile pour eux d'obtenir l'application. Cependant, il n'est pas certain que le gouvernement américain s'engage à faire un pas aussi important.
S'il le fait, en revanche, il s'agirait d'une approche similaire à celle de la Chine, qui a interdit toutes les applications américaines populaires, notamment Twitter (NYSE:TWTR), Instagram, YouTube et Facebook.
Afin d'éviter l'interdiction, ByteDance a dépensé des millions de dollars pour convaincre ses détracteurs américains qu'elle ne prend pas d'instructions du gouvernement chinois et qu'elle ne lui fournit pas de données sur les utilisateurs américains. La société de médias sociaux a également versé plus d'un milliard de dollars dans le "Projet Texas", une initiative visant à reconstruire l'application TikTok sur des serveurs américains dans le but de la séparer de ByteDance et de la Chine.
Conclusion
L'action Snap est en baisse cette semaine après que la société de médias sociaux ait une nouvelle fois déçu les investisseurs. Une prévision plus faible que prévu a poussé les actions à la baisse, Snap accusant des changements dans ses produits publicitaires qui pourraient s'avérer "perturbateurs" pour son activité.
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Shane Neagle est l'EIC de The Tokenist. Consultez la lettre d'information gratuite de The Tokenist, Five Minute Finance, pour une analyse hebdomadaire des plus grandes tendances en matière de finance et de technologie.