Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Sodexo (PA:EXHO), le spécialiste de la restauration collective, n’est pas au mieux de sa forme. Ses activités rencontrent de sérieux ralentissements à tel point que le groupe a émis un sales warning cet été. Les résultats du groupe sont poussifs. Sur son premier trimestre 2017-2018, le chiffre d’affaires, en hausse de 1,9% (5,3 Mds€), ressort sous le consensus qui tablait sur une hausse de 2,3%. Le pôle « services sur site » reste dynamique (+5,2%). En revanche, les autres activités marquent clairement le pas, comme l’activité « éducation » qui cède -4% alors que le segment « santé & sénior » reste stable à +1%.
Logiquement, les investisseurs ont fait part de leur déception sur le terrain boursier. La méfiance s’installe et l’on se demande si Sodexo sera capable de respecter ses prévisions annuelles (croissance organique entre 2% et 4% et marge d’exploitation de 6,5%). Pour l’heure, la direction se veut confiante et a maintenu ses objectifs annuels.
▶ Foodtech, planche de salut de la restauration collective ?
Pour rester au niveau, le groupe a clairement besoin de se réinventer, de se trouver de nouveaux relais de croissance d’autant que son coeur de métier, la restauration collective, est devenue ultra-concurrentielle. Rappelez-vous qu’en novembre dernier, son concurrent principal, Elior (PA:ELIOR), avait abaissé ses objectifs de rentabilité pour l’exercice 2016-2017. Mais comment dynamiser un mastodonte tel que Sodexo ?
Eh bien la solution est simple : une bonne opération de croissance externe bien ciblée. Voilà pourquoi, tout récemment, Sodexo a jeté son dévolu sur FoodChéri, une cantine en ligne. En effet, selon la direction de cette foodtech que j’ai eu l’occasion de rencontrer jeudi dernier sur le plateau de BFM Business. « Nous sommes spécialisés sur la livraison de repas aux particuliers et aux petites entreprises, domaines sur lesquelles n’est pas présent Sodexo », m’explique-t-on avant de poursuivre que Sodexo les a démarchés à un moment charnière. « Nous cherchions à accélérer notre développement, et nous avions donc besoin d’argent frais. Voilà pourquoi nous avons décidé de nous vendre. »
Si l’opération permet à Sodexo d’élargir son spectre de services et de toucher une nouvelle clientèle, elle offrira à la start-up une meilleure maîtrise de son hyper-croissance. Du win-win donc.
▶ Pas de Sodexo au menu pour l’instant
Je l’ai dit plus haut, le titre ne brille pas par son parcours boursier. Et même si, début janvier, il avait regagné le terrain perdu depuis son warning de juillet, il est très fébrile et vient de rechuter lourdement. Le souci, c’est qu’il reste cher, avec un PER de 20. Difficile donc de s’enthousiasmer pour ce dossier.
Pour ma part, je trouve que le groupe évolue sur un marché beaucoup trop concurrentiel. De plus, il n’arrive pas, pour l’instant, à donner confiance dans sa nouvelle stratégie, ou son renouvellement. Les petits acteurs, prêts à tailler des croupières aux groupes historiques, sont légions. Attendez donc de voir si l’acquisition de FoodChéri redonnera de l’élan au groupe et à ses comptes avant de vous intéresser au dossier. Pour l’instant, c’est encore un peu tôt.