Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Contrairement au blues chips, les small caps sont très volatiles à court terme. C’est pourquoi, pour moi, l’exercice des guidances n’est pas adapté pour elles. C’est même plutôt périlleux, pour leur titre comme pour leur crédibilité. Mais, tout le monde n’est pas de cet avis. C’est le cas de Pierre Danon, le nouveau président du conseil d’administration de Solocal Group (PA:LOCAL) (ex-PagesJaunes) : « Eric, nous sommes bien obligés de donner des guidances, nous sommes très suivis. » Nous nous sommes vus il y a quelques jours dans un café parisien. Et, effectivement, je lui ai dit que, pour moi, les sociétés de taille moyenne comme Solocal ne devraient pas divulguer leurs guidances. Mais, l’ancien patron de Numericable trouve cela tout à fait naturel. C’est son point de vue. Moi, je campe sur mes positions.
D’accord, il connaît très bien l’univers des grands groupes. Sauf que la société qu’il dirige depuis peu n’en est pas un : sa capitalisation boursière est de 568 M€. C’est là toute la différence. Son titre est donc beaucoup plus volatil qu’une big cap du CAC40. Attention donc au retour de bâton boursier. Il peut être très violent pour une mid (ou small) cap qui maîtrise mal ses effets d’annonces – et plus encore si c’est une biotech.
En Bourse, les small caps n’ont pas le droit à l’erreur
Je connais bien trop d’exemples qui le prouvent. Donc je persiste et je signe : pas de guidances pour les petites et moyennes capitalisations. Pour les blue chips, effectivement, c’est différent. D’abord parce qu’elles sont beaucoup moins volatiles. Aussi parce qu’elles comptent toute une armada d’analystes financiers dans leurs rangs. Bardés d’outil à la précision chirurgicale, ils ont donc une vue ultra fine de leurs perspectives. Ce n’est pas le cas des small et mid caps. Vous voulez un exemple récent ? En mars dernier, Virbac (PA:VIRB) a déclaré tabler sur un CA 2017 en légère croissance, de l’ordre de 2% à 3% et une hausse de sa rentabilité opérationnelle de 0,5 point. Quelques semaines plus tard changement de programme, on parle finalement de stabilité.
Bon, je vous l’accorde, ce n’est pas une totale volte-face, juste un léger ajustement. L’écart est minime mais suffisant pour mettre le marché sur les dents. Entre le 10 et le 15 mars, le titre a perdu 15%. Il en a rendu 27% entre le 10 mars et aujourd’hui. En Bourse, le droit à l’erreur n’existe pas pour les small et mid. Donc quand on n’est pas 100% sûr de ses guidances, mieux vaut les garder pour soi. [Quand je sélectionne une valeur dans Mes Valeurs de Croissance, et afin d’éviter ce genre de mauvaises surprises, je fais particulièrement attention à la communication financière. Pour des recommandations maîtrisées, c’est par ici.]