Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans (Treasuries) a nettement progressé ces dernières heures, alors que les investisseurs s’interrogent sur l’impact de la réforme fiscale de Donald Trump, sur l’inflation et la politique monétaire américaine.
Le plan, finalement voté en milieu de semaine, prévoit des réductions d’impôts d’un montant de 1.500 milliards de dollars sur 10 ans à travers notamment la baisse de 35% à 21% de l’impôt sur les sociétés, ce qui devrait soutenir les bénéfices des entreprises. Mais elle devrait aussi augmenter la dette fédérale, renforcer le déficit budgétaire et alimenter l’inflation (à travers notamment la relance de la consommation).
« Nous nous attendons à ce que les mesures fiscales provoquent une hausse continue de l’inflation au cours des prochains trimestres. Au stade actuel du cycle, les réductions d’impôts pourraient même plus booster l’inflation que la croissance économique », a déclaré Andrew Hunter, économiste chez Capital Economics, cité par le Financial Times.
Jusqu’à présent, la hausse limitée des prix à la consommation a freiné la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa volonté de relever ses taux d’intérêt directeurs. Autant dire que les intervenants de marché vont scruter le moindre signe montrant que l’inflation se rapproche de la cible des 2% visés par la Fed.
Depuis l’élection de Donald Trump, les investisseurs ont privilégié les actions dans la perspective du programme de relance économique promis par le nouveau président américain. Ceci explique pour l’essentiel la forte hausse de Wall Street depuis novembre 2016.
Le rendement des emprunts d’État américains a également progressé entre ces deux bornes temporelles. Avec une nette accélération depuis le début de la semaine puisqu’il a pris plus de 12 points de base sur la période avec un pic à 2,5%. Il se situe actuellement aux alentours de 2,48%.
Précisons que les tensions observées sur le marché obligataire ne se limitent pas au marché américain. La volonté de l’Allemagne d’augmenter ses émissions de dette l’année prochaine et les déclarations de plusieurs responsables de la BCE en faveur d’un abandon de la politique monétaire ultra-accommodante ont provoqué une hausse des rendements en Europe.