Nous ne reviendrons pas sur les détails de la trame boursière évoquée ces derniers jours, tant elle fut développée. Pour autant, il convient de la mettre à jour avec les informations capitales publiées depuis hier matin. Chronologiquement, citons la démission d’Alexis Tsipras (le Premier ministre grec). Cette annonce fracassante devrait provoquer des élections législatives anticipées le 20 septembre. Tsipras a en effet remis sa démission au chef de l’Etat grec (très méconnu en dehors des frontières locales), Prokopis Pavlopoulos. Ce dernier doit consulter les différents partis politiques grecs afin de créer un gouvernement d’union nationale, une mission quasi-impossible. En cas d’échec, des élections législatives se tiendront le 20 septembre. Décryptage.
Freefall !
La trame boursière était déjà extrêmement chargée. Suite au déblocage de la première tranche d’aide du troisième plan international dédié à la Grèce (voir notre analyse d’hier matin), Tsipras a annoncé à la télévision publique : « Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites. Je crois que le peuple doit à nouveau se prononcer […] Vous déciderez avec votre vote si vous approuvez l’accord ou non, et qui peut mener les réformes nécessaires ». Dans les faits, Tsipras compte gagner cette élection pour ressouder son parti Syriza. En effet, le Premier ministre ne détient plus aucune majorité parlementaire et la fronde de son aile la plus radicale, au sein de Syriza, pose de sérieux problèmes pour que les réformes consenties/imposées soient appliquées.
Bien entendu, cette information constitue un sérieux risque de trouble politique et d’instabilité pour la Grèce, donc pour la zone euro. De quoi inquiéter encore un peu plus les opérateurs boursiers au sein une trame déjà colossale. La réaction ne s’est pas fait attendre : les valeurs dites spéculatives (comme les actions et les indices) ont largement souffert de cette information, à l’inverse de valeurs-refuges comme l’or. Dans les deux cas, nos trames boursières sur l’indice allemand et sur l’or en sortent renforcées. Pour la dernière séance de cette semaine, nous travaillerons d’ailleurs avec nos clients sur l’indice allemand au travers d’un point de confluence fixé à 10 300. D’autant que le DAX30 peut encore profiter, dans cette trame extrêmement baissière, des PMI allemands et européens (relativement bons pour le mois d’août). Enfin une source d’espoir d’un point de vue économique ?
Pas sûr que cela suffise. En effet, le marché devrait rester très fortement sous le choc du PMI manufacturier chinois diffusé ce matin à 47,1 (consensus : 47,7, précédent : 47,8). Ce chiffre, exécrable, confirme les craintes majeures de ralentissement économique en Chine. La production manufacturière est ainsi présentée comme évoluant sur son plus bas niveau depuis près de six ans et demi, au travers d’une baisse de la consommation intérieure et d’un violent recul des exportations (voir nos analyses de la semaine dernière). En renvoyant la Chine sur ses plus mauvais résultats depuis mars 2009, lors de l’un des pics de la crise économique mondiale, ce résultat a littéralement giflé les indices boursiers ce matin. Des indices pour l’heure orientés positivement grâce aux bons résultats européens (au moment de l’écriture de cette analyse). La séance promet donc d’être tiraillée via ce bras de fer, au niveau tendanciel. Prudence pour cette dernière séance de la semaine : nous chercherons à préserver avec nos clients les récents et importants acquis financiers des dernières séances de Live Trading.