En guise d’échauffement avant son introduction en bourse prévue l’année prochaine, Uber travaillerait actuellement avec ses banques à l’émission de son emprunt obligataire inaugural sur le marché de la dette à haut rendement.
En sollicitant le marché obligataire, la société de covoiturage californienne franchirait une nouvelle étape logique dans son processus de pleine croissance.
Selon l’agence Bloomberg, la plateforme de VTC (Voiture de transport avec chauffeur) souhaiterait lever un demi-milliard de dollars à cinq ans et un milliard de dollars à huit ans, avec, en ce qui concerne cette dernière, une possibilité de remboursement anticipé dans trois ans.
Les rendements annuels à l’émission devraient s’élever à respectivement 7,5 et 8%. On notera qu’il s’agira d’un placement privé, de quoi permettre à la société de ne divulguer ses informations financières qu’à un nombre limité d’investisseurs.
En ce sens, cette émission obligataire constitue un échauffement pour la société, dont les états trimestriels subiront les examens minutieux des investisseurs une fois qu’elle sera introduite en bourse. Une IPO qui sera conduite par le conglomérat japonais SoftBank, premier actionnaire d'Uber à hauteur de 15% du capital.
On rappellera que si Uber est considérée comme la start-up la plus chère au monde, valorisée à quelque 62 milliards de dollars, elle n’en reste pas moins déficitaire, avec une perte de 4,5 milliards de dollars l’année passée, pour un chiffre d’affaires de 7,5 milliards.
Sous la coulpe de son nouveau CEO Dara Khosrowshahi, anciennement à la tête de l'agence de voyage en ligne Expedia, Uber enregistre cependant des améliorations significatives.
Au premier trimestre, le géant des VTC a notamment vu ses réservations atteindre 11,3 milliards de dollars, en hausse de 51% en glissement annuel. Les revenus ont eux progressé de 73% à 2,6 milliards.
Hors éléments exceptionnels, la perte est ramenée a 312 millions de dollars, soit nettement moins que les 775 millions du trimestre précédent et que les 598 millions du premier trimestre 2017.
Uber a signalé qu'il ne fallait pas s'attendre à le voir dégager un bénéfice dans un avenir proche.
Le management prévoit de réinvestir l'argent récupéré de ses ventes d'actifs (de 2,5 milliards de dollars provenant essentiellement de la cession des activités en Russie et en Asie du Sud-Est), dans le développement de ses activités de livraison de repas (Uber Eats) et de location de vélos.