Leader mondial du machinisme agricole et des matériels pour jardins, reconnaissables à leur lignée verte soulignée de jaune, Deere & Company (NYSE:DE) vient de mettre à contribution les investisseurs obligataires, via l’émission de deux nouveaux emprunts libellés en dollar.
Dans le détail, cette compagnie industrielle, l’une des plus anciennes des Etats-Unis proposait aux investisseurs de souscrire à une obligation à taux fixe à trois ans, dont le coupon, payable en rythme semestriel, se monte à 2,95%.
John Deere Capital, filiale du machiniste agricole chargée de lever des fonds sur les marchés, a également procédé au placement d’un emprunt à dix ans dont le coupon atteint 3,45%.
Accessible par coupures de 1.000 dollars, ces deux obligations sont considérées comme solides par les agences de notation, Standard & Poor’s et Fitch Rating attribuant à la dette senior non-sécurisée du groupe un rating « A ».
Soulignons qu'il ne s’agissait bien sûr pas d’un emprunt inaugural pour le mastodonte de l'industrie agricole, déjà présent sur le marché au détour d’une obligation remboursable en 2021.
Sur base d’un cours indicatif proche du pair, elle permet de tabler sur un rendement annuel de 2,74% en dollar, coupure de 1.000 également.
Bon début d’année, soutenu par l’acquisition de l’allemand Wirtgen
Société américaine dont le siège est situé à Moline (Illinois), Deere & Company est spécialisé dans la fabrication de matériel agricole, bien connu pour ses tracteurs, moissonneuses-batteuses, équipements forestiers ou encore tondeuses à gazon.
Cette émission multi-tranches intervenait en marge de la publication par le machiniste des résultats portant sur son trimestre décalé bouclé le 27 janvier dernier.
Il en ressort que le concurrent de New Holland a plutôt bien débuté l’année, signant une hausse de ses revenus de 15% à près de huit milliards de dollars, un record.
Dans son communiqué, le management souligne que les performances du troisième trimestre ont été soutenues par l'acquisition bouclée fin 2017 du groupe allemand Wirtgen, numéro un mondial des matériels routiers.
Avec ce rachat, estimé à 4,6 milliards d’euros, Deere & Company a mis la main sur un champion de la croissance, présent dans plus de 100 pays au travers de 55 filiales et 150 distributeurs et qui couvre l’intégralité du cycle de la route, depuis la préparation des matériaux jusqu’au recyclage des enrobés en passant par la fabrication, la mise en œuvre et le compactage.
Une acquisition qui traduit surtout la volonté de la direction de diminuer le poids dans son chiffre d’affaires des activités agricoles, très cyclique et ce d’autant plus que les agriculteurs américains s’inquiètent du conflit commercial sino-américain et de son impact sur les exportations de produits agricoles.
A en lire les états financiers du groupe, les revenus du pôle agricole représentaient 60% du total au cours du trimestre écoulé, le solde provenant des matériels forestiers et de travaux publics.
Fondé en 1837 par John Deere, un forgeron américain qui avait développé une charrue spéciale puis lancé sa production de masse, la société est cotée à la bourse de New York où sa valorisation titille actuellement les 50 milliards de dollars.