Alors que Donald Trump souhaite visiblement voir refleurir les hauts-fourneaux outre-Atlantique, la volatilité est élevée sur l’action et les obligations US Steel, cet ex-fleuron de la sidérurgie américaine.
L’action de l’entreprise, au même titre que celle d’autres acteurs du secteur comme AK Steel ou Alcoa (NYSE:AA), a fortement progressé à la mi-février lorsqu’on apprenait que le département du Commerce américain recommandait à Donald Trump d’employer la manière forte pour restreindre les importations d'acier et d'aluminium en provenance de Chine et d'ailleurs.
La hausse de l’action à Wall Street, qui atteignait jusqu’à 30% en quelques jours, allait être confortée au lendemain de la décision du Président de mettre en oeuvre des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium importés aux Etats-Unis.
Trump, qui a finalement signé le texte controversé le 8 mars, lequel prévoit que le Canada et le Mexique soient momentanément exemptés des taxes, en attendant de voir comment se déroulent les négociations en cours sur l'Accord de libre-échange nord-américain.
Selon un responsable de l'exécutif américain, tous les pays concernés pourront entamer des discussions avec les Etats-Unis pour négocier une exemption.
Les clarifications apportées semblent en tout cas avoir apaisé les craintes d'une mise en oeuvre de barrières douanières généralisées, avec une imposition de taxes qui pourrait au final, être limitée.
Un coupon annuel de 6,25%
Entre-temps, la fièvre est quelque peu retombée pour les sidérurgistes américains, US Steel perdant depuis lors près de 10%.
Hasard du calendrier ou pas, le groupe est par ailleurs venu solliciter le marché de la dette en début de mois, levant 625 millions de dollars d’obligations senior non-sécurisées à un taux de 6,25%.
Remboursable anticipativement pour la première fois dans trois ans, l’obligation est accessible par coupures de 2.000 dollars et fait partie des investissements jugés spéculatifs par Moody’s, l’agence lui accordant un rating « B2 ».
Dans son communiqué, la société indique qu’elle utilisera le produit de l’émission, avec le cash qu’elle disposait déjà, pour financer son offre de rachat anticipé sur son emprunt 8,375% - 2021.
A propos d’US Steel
Ex-icône de l'économie américaine, US Steel illustre le déclin industriel des Etats-Unis, dû aux changements technologiques et à des procédés plus efficaces qui limitent le travail humain.
Et alors que l'industrialisation chinoise conduisait à un essor de son activité sidérurgique, l'économie américaine s’éloignait, elle, des produits manufacturés, se concentrant davantage sur la fourniture de services bancaires, de médias et technologiques.
Symbole de cette mutation, US Steel était retiré de l'indice industriel Dow Jones, une liste des entreprises les plus puissantes du pays en 1991, nonante ans après l’avoir introduit.
Après dix années d’une crise profonde, le marché de l’acier est semble-t-il entrain de récupérer, avec des prix qui ont commencé à remonter l’année passée, du fait de la mise à l’arrêt de quelques usines, notamment en Europe et en Chine, et d’une croissance de la demande.
Grâce à la légère amélioration des prix, US Steel a renoué avec les bénéfices, ces derniers s’élevant à 387 millions de dollars contre une perte de 440 millions un an plus tôt, tandis que ses revenus ont grimpé de près de 20% à plus de 12 milliards de dollars.
Basée à Pittsburgh, la société fabrique essentiellement des feuilles et des plaques en acier à haute valeur ajoutée ainsi que des éléments tubulaires. Ses produits sont destinés au secteur électroménager, aux fabricants automobiles, aux producteurs d’appareillages industriels ou encore à l’industrie pétrolière et gazière.