Et de trois ! Petrõleos de Venezuela (PDVSA), qui espère éviter le défaut de paiement, reporte pour la troisième fois la date ultime fixée aux investisseurs pour apporter leurs obligations à l’offre d’échange.
L’échéance est repoussée du 17 au 21 octobre prochain, a annoncé la compagnie pétrolière dont le président, Eulogio Del Pino, n’est autre que le ministre vénézuélien du Pétrole.
Le groupe étatique a pris cette décision, après avoir constaté qu’il était sensiblement en deçà de son objectif d’échanger au moins 50% de la moitié des obligations arrivant à échéance en 2017, peut-on lire dans un communiqué.
Deux tranches sont concernées par cette offre: l’obligation (5,25% - 04/2017) et l’emprunt (8,5% - 11/2017). Les investisseurs reçoivent en contrepartie des nouveaux titres servant un coupon de 8,50% et arrivant à échéance 2020. Ils bénéficient d’un bonus par rapport aux anciennes dettes, sous la forme d’une garantie spécifique représentée par 50% des actions de Citgo Holding, la filiale américaine à travers laquelle le groupe pétrolier emprunte sur le marché US.
Gagner du temps
Avec cette opération, PDVSA espère surtout gagner du temps, trois années exactement qu’elle compte mettre à profit pour améliorer sa situation financière. Elle n’a en effet pas d’emprunts à rembourser en 2018 et en 2019.
En cas d’échec de son offre, le groupe pétrolier agite le spectre du défaut de paiement.
Un scénario peu probable estiment certains analystes, notamment chez Saxo Banque. Si le Venezuela fera très vraisemblablement défaut, les autorités gouvernementales ne devraient pas laisser aller les choses aussi loin chez PDVSA, estime Christopher Dembik, économiste auprès de l’institution financière. Les hommes politiques au pouvoir ont compris que la compagnie pétrolière restera le bras armé de la reconstruction économique du pays, ajoute-t-il.
Les créanciers s’inquiètent
Entre-temps, sur le marché obligataire, le nouveau report de la date de clôture de l’offre est très mal perçu. Les créanciers obligataires s’inquiètent encore un peu plus sur la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation PDVSA (12,75% - 2022) est disponible à 59% du nominal, ce qui propulse le rendement à un niveau stratosphérique de plus de 28%.
La coupure de négociation est de 100 dollars (+/- 91 euros au cours actuel) pour une taille de 3 milliards. Son rating est dans le bas de l’échelle chez Fitch Ratings, avec un « CCC ».