Alors que Fitch Ratings a profité de la trêve estivale pour enlever aux Etats-Unis sa note "AAA", l’investisseur qui souhaiterait diversifier son épargne dans un Bon du trésor américain peut tabler sur un rendement de 4,77% pendant deux ans.
C’est le cas avec l’obligation remboursable en août 2025, assortie d’un coupon fixe de 0,25% et qui peut être achetée à un cours sensiblement inférieur au pair de 91,20%
Accessible au plus grand nombre, la valeur se veut particulièrement attractive d’un point de vue fiscal pour l’investisseur résident belge.
En atteste, son taux d'imposition effectif (T.I.E), calculé par la Société de Bourse Goldwasser Exchange, qui n’est que de...1,7%.
Outre cette attractivité fiscale, le moment paraît d’autant plus opportun pour se positionner sur ce genre de placement que le pic des rendements en dollars pourrait bien être derrière nous.
Car malgré la dégradation de Fitch, les taux courts et longs en dollars ont encore reflué ces derniers jours, dans la foulée de la publication d’indicateurs économiques, et singulièrement du rapport sur le marché du travail publié vendredi dernier, lequel a montré que les Etats-Unis ont créé moins d’emplois que prévu en juillet, à savoir 187.000 unités, un chiffre par ailleurs en baisse sur un mois.
Un rapport qui a porté au plus haut les attentes des marchés quant au statu quo monétaire de la Fed lors de sa prochaine réunion en septembre. Le baromètre CME FedWatch Tool s’attend ainsi à ce que les taux directeurs restent inchangés, entre 5 et 5,25%.
Certes, le marché du travail et la pression qu’il peut exercer sur les salaires en cas de surchauffe ne sont jamais qu’un des éléments pris en compte par la Fed dans sa politique monétaire, le plus important restant assurément l'inflation. A ce titre, les investisseurs en sauront plus cet après-midi quant à l’évolution des prix en juillet.
Un nouveau repli de l'inflation, et singulièrement l’inflation de base, retraitée des produits les plus volatils comme l’énergie et l'alimentaire, devrait pousser encore plus à la baisse les taux en dollars.
Une tempête dans un verre d’eau ?
Quant à la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis par Fitch, la majorité des suiveurs semblent s'accorder à dire qu’il ne s’agit que d’une demi-surprise, sachant que la plus petite des trois grandes agences de notation avait placé son rating "sous surveillance" fin mai.
"Fitch a mis en garde contre la politique de la corde raide du plafond de la dette, ainsi que de l’incapacité des autorités américaines à s’attaquer de manière significative aux défis budgétaires à moyen terme. Une mise en garde qui n’a pas vraiment été suivie d’effet", a commenté Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque.
Si d’autres ont évoqué "une tempête dans un verre d’eau", l'analyste Michael Hewson de CMC Markets a lui souligné qu’il n’y avait "rien dans le rapport de Fitch que nous ne savions pas encore".