Si Athènes est engagé dans une course contre la montre pour éviter le défaut de paiement, le Portugal accélère pour sa part le remboursement des aides perçues lors de la crise financière.
Le pays vient d’annoncer qu’il allait verser 2 milliards d’euros au FMI avant terme. Ce montant s’ajoute au 6,6 milliards d’euros déjà remboursés par anticipation en mars dernier, soit un quart de sa dette auprès de l’institution.
L’opération devrait permettre à Lisbonne de réduire ses charges d’intérêts alors qu’elle parvient à se financer à des conditions plus intéressantes sur les marchés. Le Portugal a levé en mai dernier des obligations à six ans à un taux de 1,60%, là où le FMI lui facture 3,50% pour des prêts à sept ans.
A 10 ans, l’échéance de référence sur le marché obligataire, l’emprunt du Trésor portugais (15/10/2025 – 2,875%) offre actuellement un rendement de 3%. Il actuellement disponible à 98,7% du nominal. La taille émise s’élève à 8,542 milliards d’euros par coupures de 1.000. Il ne bénéficie d’aucun rating chez Standard & Poor’s.
Lié à la Grèce
La situation reste fragile cependant.
Le Portugal affiche toujours un endettement élevé. Malgré la réduction du déficit public et le retour de la croissance économique, la dette portugaise a progressé l’année dernière pour atteindre 130,2% du PIB. Avec l’Espagne et l’Italie, le Portugal reste donc dans le peloton des pays les plus à risque « car sa dette publique est l’une des plus élevées de la zone euro » rappelle Paula Carvalho, économiste de la banque BPI interrogé par l’AFP.
En corollaire, le pays reste exposé aux soubresauts de la crise grecque. Les récentes tensions observées sur le marché obligataire en témoignent. « Si l’instabilité de la Grèce s’accroît et tout dérape, il est évident que cela aura un impact sur le Portugal et le reste de l’Europe » expliquait Domingos Amaral, professeur d’économie à l’Université catholique de Lisbonne, à l’AFP.