Les investisseurs souhaitant se positionner sur le réal brésilien peuvent compter sur un rendement de près de 10% avec l’emprunt émis par la KfW. Cette obligation « AAA » de la banque publique allemande se négocie en cette fin de semaine sous le pair à 93,30% du nominal.
D’une maturité égale au 15 mars 2016, elle offre à son détenteur un coupon annuel fixe de 6%. La taille de l’emprunt s’élève pour sa part à 900 millions de réals brésiliens, soit plus ou moins 300 millions d’euros sur base des derniers cours de change.
Un risque de change à ne pas négliger
Si le risque « émetteur » est dans le cas présent plutôt limité, le risque « devise » est quant à lui bien présent. Le niveau de rendement de l’obligation en témoigne. A cet égard, rappelons que la devise brésilienne a connu une année 2013 plutôt agitée.
Le réal s’est en effet nettement affaibli l’année passée face aux devises de référence que sont le dollar ou l’euro (voir graphiques ici et ici). La monnaie brésilienne a été attaquée sur le marché des changes dès les premiers signes de reprise de la croissance américaine, lesquels alimentaient par ailleurs une réduction du programme de soutien à l’économie américaine par la Fed. Dans ce contexte, les investisseurs préféraient liquider leurs positions sur les grands pays émergents se rappelant par la même occasion les fragilités structurelles de certaines de ces économies.
Face à la correction de sa devise, la Banque centrale du Brésil (Banco central do Brasil) n’était pas restée sans réaction annonçant fin août un plan de soutien à sa monnaie d’un montant de 50 milliards de dollars, tout en relevant à plusieurs reprises son taux d’intérêt directeur.
Le Brésil dégradé chez Standard & Poor’s
En début de semaine, Standard & Poor’s a fait savoir qu’elle dégradait d'un cran (de « BBB » à « BBB- »), la note souveraine du pays reléguée par la même occasion à un cran de la catégorie « spéculative ». L’agence a notamment justifié cette « sanction » par « un dérapage budgétaire et une croissance faible qui réduit les marges de manœuvre du gouvernement face à d'éventuels chocs extérieurs ».
En ce qui concerne les prévisions de croissance justement, la Banque centrale a indiqué ce jeudi 27 mars qu'elle anticipait une croissance du PIB de 2% cette année, soit un demi-point de pourcentage de moins en regard des dernières estimations de février. Si cette prévision devait se confirmer, la hausse du PIB en cette année de Coupe du Monde sera inférieure au 2,3% obtenu en 2013.