Frontier Communications, qui fournit des services télécoms aux communautés urbaines, suburbaines et rurales dans 29 états des États-Unis, a bouclé une levée de 1,65 milliard de dollars. Mais la compagnie a dû mettre le prix.
La nouvelle obligation qui arrive à échéance en 2027 porte ainsi un coupon de 8%, soit aussi le rendement à l’émission puisque le prix d’émission a été fixé à 100% du nominal. Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l’emprunt bouge peu avec des prix tournant autour de 100,50% du nominal, correspondant à une rémunération de 7,94%, laquelle reste encore très élevée. L’explication ? L’aspect particulièrement risqué de cette souche obligataire notée « B » chez Standard & Poor’s, dans le bas de l’échelle de la catégorie spéculative.
L’opération bouclée par Frontier Communications témoigne toutefois de la capacité de l’entreprise américaine à refinancer et à allonger la maturité moyenne de son importante dette (16,36 milliards de dollars à fin décembre 2018). Les fonds levés serviront en effet à rembourser des dettes échéants en 2021 (et donc à reporter le remboursement en 2027), a précisé l’opérateur télécom. Il a dû toutefois mettre le prix, puisque le coupon proposé est supérieur à ceux observés sur les emprunts arrivant à échéance dans deux ans, selon un intervenant de marché. La charge d’intérêts ou le service de la dette devrait s’en ressentir.
Le rendement de sa nouvelle obligation sécurisée de premier rang (7,94%) est cependant inférieur à la rémunération de son obligation senior non sécurisée 7,125% - 15/01/2023. Elle tourne autour de 23%, un niveau toujours stratosphérique malgré la nette progression des prix de l’emprunt depuis la publication des résultats annuels de Frontier Communications, le 26 février. La compagnie américaine a notamment confirmé sa volonté de poursuivre l’amélioration de son profil financier et la réduction de sa dette, après l’avoir déjà réduite l’année dernière de 400 millions de dollars.
A l’instar de ses concurrents comme Windstream ou CenturyLink, Frontier Communications a tenté de relancer ses activités déclinantes dans la téléphonie fixe en rachetant des activités similaires à des concurrents - la compagnie a acquis des lignes téléphoniques à Verizon (NYSE:VZ) Communications et à AT&T (NYSE:T) en différents endroits des Etats-Unis - ou en cherchant de nouveaux débouchés, notamment dans le haut débit, la fibre optique ou les services cloud (informatique en nuages), tout en laissant filer son endettement.
Frontier Communications anticipe pour cette année un free cash-flow (la trésorerie librement disponible) compris entre 575 millions et 675 millions de dollars après 620 millions l’année dernière.