Il y a quelques semaines, le groupe chimique allemand Evonik Industries AG a levé un demi-milliard d’euros sur le marché primaire, en vue de financer le rachat d'Huber Silica annoncé quelques mois plus tôt.
A cette occasion, l’entreprise basée à Essen, valorisée à près de 13 milliards d’euros à la bourse de Francfort, proposait pour la première fois de son histoire aux investisseurs une obligation de type junior subordonné.
Accessible par coupures de 1.000 euros, l'emprunt propose un coupon fixe, qui est amené à devenir variable dans le temps si l’émetteur ne procède pas à son remboursement anticipé lors du premier call dans cinq ans.
Actuellement, le coupon offert se monte à 2,125%. Il est payable en rythme annuel jusqu’en 2022. Par après, il sera indexé sur base du taux euribor ice swap à 5 ans augmenté d’une prime fixe (voir la fiche de l’obligation pour plus de détails).
Cette émission est notée dans la catégorie des investissements de « bonne qualité » chez Standard & Poor’s et Moody’s, les agences lui accordant un rating respectif « BBB- » et « Baa3 ».
A propos d’Evonik Industries AG
Evonik se présente comme l’un des leaders mondiaux dans la chimie de spécialité, notamment de silice précipitée.
Celle-ci est utilisée pour fabriquer des produits comme du dentifrice, du papier, des aliments pour animaux, des pneumatiques et des semelles de chaussures, mais aussi dans les démoussants (agents anti-mousse utilisés dans les processus industriels), les peintures et les revêtements.
Présent dans une centaine de pays, le groupe a généré l’an passé un chiffre d’affaires de 12,7 milliards d’euros, pour un bénéfice opérationnel de 2,165 milliards.
Comme évoqué en introduction, l’émission obligataire sous revue s’inscrit dans le cadre de l’acquisition d'Huber Silica, racheté fin de l’année dernière pour 630 millions de dollars et qui permet à Evonik de renforcer ses positions en Amérique du Nord et en Asie.
Un rachat qui suivait de quelques mois celui d'une division de l'entreprise américaine Air Products pour 3,8 milliards de dollars.
Cette acquisition, la plus grosse de l'histoire du groupe allemand, permet à Evonik, jusqu'ici assez dépendant du marché européen, de prendre une position de premier plan aux Etats-Unis, a souligné le patron de la société Klaus Engels, dans un communiqué.