L’obligation Macy’s Retail Holdings d’une durée résiduelle de quatre ans est orientée à la baisse ces derniers jours, suite à la publication par la chaîne de magasins new-yorkaise d’un avertissement sur résultats. Oblis fait le point.
Macy’s était l’une des toutes premières sociétés à ouvrir la saison des résultats la semaine dernière aux États-Unis. Et la déception fut au rendez-vous pour l’iconique enseigne de distribution américaine, à un tel point que l’action de la société a connu sa pire séance boursière de son histoire.
Des ventes jugées décevantes durant la période des fêtes ont ainsi fait plonger le titre de près 20% à Wall Street mercredi dernier, ramenant la capitalisation du détaillant sous les dix milliards de dollars.
En novembre et décembre, période cruciale si elle en est pour les commerces, dominée par le Black Friday et les fêtes de fin d’année, Macy’s a vu ses ventes ne progresser que de 1,1% à magasins comparables (magasins opérant depuis au moins 12 mois).
‘Bien que la période des vacances avait débuté sur des bases solides lors du week-end du Black Friday, elle s'est affaiblie à la mi-décembre et s'est révélée inférieure aux attentes lors de la semaine précédant Noël’, a regretté Jeff Gennette, patron de l'entreprise, dans un communiqué.
Bénéfice par action revu en baisse
Partant, la chaîne de grands magasins a réduit ses perspectives de ventes et de bénéfices pour son exercice fiscal 2018 décalé, dont les résultats complets seront communiqués le 26 février prochain.
Le management table désormais sur un bénéfice par action, indicateur référence outre-Atlantique, compris entre 3,95 et 4 dollars, contre une précédente fourchette de 4,10 à 4,30 dollars et une estimation consensuelle de 4,23 dollars.
Du côté des ventes, les prévisions à magasins comparables ont elles été ramenées à 2%, là où la direction anticipait auparavant les 2,3 à 2,5%.
Cette copie jugée bien pâle par les marchés a fait office de signal d’alarme pour l’ensemble du secteur de la vente au détail à Wall Street, la plupart des enseignes conventionnelles ayant été entrainées à la baisse comme Khol's, Target, Nordstrom ou encore JC Penney’s.
Pour Jeff Gennette, Macy’s a notamment été à la peine en ce qui concerne la vente des vêtements de sport, de nuit, de bijoux de mode, de montres de mode et de cosmétiques pour femmes pendant les vacances.
Barre placée haute pour Macy’s
Selon CNBC, la barre avait été placée haute pour Macy’s à l’approche des fêtes de fin d’année, de nombreux investisseurs ne sachant pas s’il restait encore de la place au potentiel de hausse de l’action, laquelle avait progressé de près de 80% au cours des douze mois précédant Thanksgiving.
La croissance de l’économie américaine, alimentée par les dépenses de consommation des ménages, et la stratégie mise en œuvre par le détaillant, au-delà des classiques promotions, réductions de coûts ou abandon des magasins non rentables, avait ainsi séduit les marchés.
Pour lutter contre ses rivaux et la concurrence d’Amazon (NASDAQ:AMZN), le détaillant a notamment développé de nouveaux concepts dans ses magasins (comme des boutiques éphémères de marque), il a ouvert son programme de fidélité à tous les clients ou a encore développé une expérience d’achat en réalité virtuelle.
Plus de 5% de rendement en dollar
Sur le marché secondaire, la tendance était également à la baisse sur les emprunts émis par Macy’s.
Le cours de l’obligation remboursable en 2023 a en effet perdu plusieurs points pour se traiter actuellement à un cours avoisinant les 91%, proposant au passage un rendement annuel de plus de 5%.
Cet emprunt de type senior non sécurisé offre un coupon fixe de 2,875%, que l’émetteur s’engage à verser en rythme semestriel.
Notons encore que la coupure est fixée à 2.000 dollars et le rating à « BBB- » chez Standard & Poor's, la note la moins élevée dans la catégorie des placements jugés de qualité solide par l'agence.
