Le constructeur de voitures haut de gamme Aston Martin (LON:AML), qui a ré-intégré la bourse de Londres en octobre dernier, a généré des ventes records l'année passée. L’incertitude entourant l’issue du Brexit a toutefois plombé ses bénéfices.
Après un début de décennie compliqué, Aston Martin retrouve lentement mais surement du poil de la bête, au point d'avoir signé un chiffre d'affaires record l’année passée.
Certes, le constructeur basé à Gaydon dans le centre de l'Angleterre n’a écoulé « que » 6.441 véhicules sur l’ensemble de l'exercice.
Mais quand on sait que le prix moyen de sa gamme avoisine les 170.000 livres (près de 200.000 euros), les revenus dépassent allègrement le milliard de livres, en hausse de 26%.
Selon le site spécialisé sportauto.fr, la stratégie de renouvellement rapide de la gamme avec les DB11, Vantage et DBS Superleggera s'est avérée payante.
Le succès des séries spéciales telles que les Vanquish Zagato et DB4 GT ont également soutenu les ventes.
Le communiqué d’entreprise stipule que les ventes de la marque rendue célèbre par James Bond ont augmenté sur l’ensemble de ses marchés, singulièrement en Asie-Pacifique (+44%) et en Amérique (+38%), tandis que le territoire domestique du constructeur britannique reste pour l'heure, son principal débouché.
Provisions et retour en bourse plombent les bénéfices
Ces ventes au beau fixe n’ont toutefois pas empêché le constructeur de luxe de boucler l’année écoulée dans le rouge sur une perte nette de 57 millions de livres, un an seulement après avoir renoué avec les bénéfices (76 millions de livres).
En cause, les craintes d’un Brexit sans accord, potentiellement néfaste aux projets industriels et qui ont poussé le management à provisionner 30 millions de livres.
But de cette provision, faire face à une éventuelle augmentation des coûts, et notamment un approvisionnement par voie aérienne plutôt que par camion.
Toujours en prévision d’un no-deal, Aston Martin a annoncé avoir fait passer la part de ses pièces détachées venues du Royaume-Uni de 29% en 2017 à plus de 55% en 2018.
Les bénéfices ont également été impactés par les frais liés au retour en bourse de la marque à l’automne passé. Le coût de l’opération, qui a plutôt surpris les observateurs, atteint 136 millions de livres, répartis entre les incitations à long terme pour les employés, les frais de mise en bourse ou encore, la compensation aux actionnaires historiques.
Concernant les prévisions, malgré les vents contraires entourant la sortie du pays de l’Union européenne, le management affiche de solides ambitions pour l’année en cours, ciblant des ventes comprises entre 7.100 et 7.300 unités et une marge opérationnelle de 13%.
6,70% de rendement en dollar
Les investisseurs ont réservé un accueil pour le moins mitigé à cette publication annuelle comme en atteste la chute du cours de l’action qui a perdu près d’un cinquième de sa valeur le 28 février dernier lors de la séance coïncidant avec la publication de ces résultats.
Le titre du constructeur, introduit en octobre dernier à un prix de 1.900 pences, s’est quelque peu stabilisé depuis lors autour des 1.080 pences.
Sur le marché obligataire, la tendance est davantage à la stabilité, même si les rendements dépassent les 6% en dollars pour l’obligation qu’Aston Martin s’engage à rembourser dans trois ans.
Un niveau de rémunération annuelle en ligne avec les ratings spéculatifs « B2 » et « B- » accordés respectivement par Moody’s et Standard & Poor’s.