Le 26 septembre dernier, j’écrivais « Parrot perd 15%… et on ne voit pas ou cela va s’arrêter ». A l’époque, le titre était tombé à 11,02 €.
En quasiment deux mois, la tendance s’est à nouveau dégradée et le cours a quasiment été de nouveau divisé par deux : Parrot (PA:PARRO) ne vaut plus que 6,90 € — remarquez, il y a de la marge, le plus bas historique était à 2,70 € en 2009.
La descente aux enfers continue pour la société, qui ne vaut plus en Bourse que 213 M€.
Pourtant, si l’on vous dit « Parrot est une société positionnée sur les drones et sur les objets connectés », vous aurez plutôt tendance à penser que Parrot est typiquement une société à forte croissance, qui surfe sur une tendance qui se porte bien.
Eh bien… non. Il ne suffit pas d’être positionné sur une tendance à la mode, porteuse, pour s’en sortir. Le spécialiste des drones ne cesse de décevoir les investisseurs car en réalité, la concurrence dans les drones grand public est extrêmement forte. Le chinois DJI ne cesse de baisser ses prix afin de gagner des parts de marché. Parrot s’est aligné sur cette stratégie afin de s’adapter mais cela pèse bien évidemment sur sa rentabilité… sans qu’il gagne pour autant des parts de marché.
Sur le troisième trimestre, le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 25% à 58,4 M€ et Parrot enregistre une perte opérationnelle de 24 M€ et une perte nette de 27,1 M€… Et les stocks sont élevés (81 M€ à fin septembre).
Pourquoi de telles pertes ?
Je vous ai dit que la baisse des prix a été préjudiciable à la rentabilité. Mais le groupe a énormément investi en dépenses marketing et en R&D : +50% d’investissement sur le trimestre à 18,2 M€ ! C’est énorme. Peut-être Parrot tente-t-il là le tout pour le tout.
Mais la fin d’année s’annonce également délicate puisque le chiffre d’affaires est attendu à 100 M€ sur le quatrième trimestre contre 108 M€ sur la même période de l’an dernier… Cela nous permet de projeter un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 240 M€ contre 326,3 M€ en 2015 : -26%.
Une sacrée déconvenue.
Plus qu’une crise croissance, Parrot commence à être dans une situation très peu confortable. Heureusement, le groupe dispose encore d’une trésorerie nette de 208,1 M€, et c’est peut-être ce qui le sauve à ce stade. Car désormais sa capitalisation boursière égale son cash, ce qui devrait donc contenir la chute du titre à partir de maintenant.
Mais ça, c’est la théorie. Car la Bourse étant ‘art de l’anticipation, si les investisseurs sentent la société va consommer son cash pour tenter un dernier coup de rein… ils risquent de lâcher encore plus le titre. Car tout laisse supposer que fin 2017 la trésorerie nette pourrait tomber autour des 120 M€…
La recovery n’est pas encore là. Restez à l’écart du titre.