Les cours des matières premières continuent de se stabiliser et les ventes d'obligations suggèrent que les participants prennent leurs bénéfices ou se préparent à un redressement des fondamentaux. Au vu de l'accélération affichée par l'économie américaine (malgré quelques ratés), de la croissance soutenue par des matières premières bon marché et de l'ouverture du robinet des liquidités par la BCE à raison de 60 milliards par mois, les perspectives se font plus souriantes. En outre, la Chine a réduit le taux des réserves obligatoires des banques de 50 pb, à 19.50%, par suite d'indicateurs économiques inférieurs aux prévisions. Le brut Brent a repris près de 20% depuis ses creux récents à $57.8 le baril et reste sur une tendance haussière. Dans ce contexte d'énergie à bas coût, les perspectives mondiales paraissent plus optimistes, malgré le retour des craintes d'une sortie de la Grèce.
Les marchés actions mondiaux ont salué l'abandon par le ministre grec des Finances de sa demande d'effacement pur et simple de la dette. Le S&P 500 a inversé sa tendance baissière et vise à présent le haut du range à 2055. S'il trouve acheteur, la poursuite au-delà de la prochaine résistance portera l'attention sur les 2064 avant de cibler le plus haut record des 2092.70. Le DAX a étendu sa forte tendance haussière à de nouveau plus hauts records. La Grèce compte maintenant tenter de négocier un "menu de swaps d'obligations", ce qui a permis aux taux helléniques de reculer de plus de 140bps. L'optimisme s'est toutefois heurté au mur d'une Banque centrale européenne inébranlable. Le Financial Times a rapporté cette nuit que la BCE ne permettrait pas à Athènes d'émettre une nouvelle dette à la fin du mois, ce qui mettrait le pays au bord de l'asphyxie puisque le plan d'aide international se termine fin février. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis, qui se refuse toujours à négocier avec la troïka, a proposé aux dirigeants européens qu'Athènes se finance à court terme via la vente de bons du Trésor de court terme d'une valeur de 10 milliards d'euros. Ce financement "relais" couvrirait les trois prochains mois, le temps d'élaborer un nouveau plan d'aide. Cependant, d'après certaines sources, la BCE, qui contrôle les termes des émissions de dette nationales, n'approuvera pas une augmentation de 15 milliards d'euro du plafond actuel.
Cette semaine, la RBA a abaissé son principal taux directeur (OCR) de 25 pb pour le porter à un nouveau plus bas historique de 2.25%. Si son initiative avait été intégrée par 60% du marché, son annonce officielle a déclenché un dévissage de l'aussie. La raison en est que les données économiques actuelles ne semblent pas justifier une telle action, qui constitue une nouvelle escarmouche dans l'intensification de la guerre des monnaies. Le bon IPC publié la semaine dernière place l'indice annuel près de la fourchette cible de 2%-3% de la RBA malgré les vents contraires à l'inflation au plan mondial, tandis que la chute de l'AUD à 0.75 face au dollar contrebalancera l'impact déflationniste de la baisse du pétrole. Notons que la crainte de réductions des taux a manifestement découragé les investisseurs en quête de rendement, qui auraient pu pousser l'aussie à la hausse. Enfin, nous pensons toujours que les efforts déployés par le gouvernement chinois stabiliseront la croissance de la Chine au deuxième trimestre, ce qui préservera les bonnes perspectives de croissance australienne. La RBA a clairement agi par anticipation face aux risques mondiaux de déflation. S'il s'agit là du nouveau processus de réflexion de la RBA, il est très probable que de nouveaux abaissements de taux soient à prévoir en mai, compte tenu d'une tendance de l'inflation restant faible avec un risque baissier et de la stagnation de la croissance. La hausse des matières premières a stimulé les monnaies corrélées. L'AUDUSD est remonté 0.7847 et a effacé toutes les pertes accusées post-RBA. La résistance clé des 0.7855 est à surveiller.
Hier, la lecture très attendue de l'inflation turque a marqué une hausse inattendue à 7.2% a/a, supérieure au consensus de 6.8% a/a. De ce fait, la CBT a annoncé qu'il n'était plus nécessaire de tenir une réunion d'urgence, qui aurait pu mener à une réduction des taux. L'absence de séparation entre le gouvernement et la banque centrale étant l'une des sources majeures de préoccupation des investisseurs, le rebond qui a suivi l'annonce était prévisible. Cela étant, un abaissement des taux est probable lors de la réunion ordinaire de politique monétaire du 24 février.
Idée de trade Swissquote SQORE :
Modèle Commodity + Index Trend : vendrel'OILUSD à 51.99
EURUSD La paire EUR/USD a cassé la résistance des 1,1368 (voir aussi la ligne de tendance baissière), donne naissance à une certaine vigueur à court terme. La paire peut actuellement rencontrer des résistances à 1,1534 et 1,1679. Des supports horaires se situent à 1,1423 (plus haut du 27/01/2015) et à 1,1368 (voir aussi le canal haussier). À plus long terme, le triangle symétrique favorise le prolongement du mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, la récente vigueur sera probablement temporaire. Une résistance se trouve à 1,1679 (plus haut du 21/01/2015), alors qu'une résistance clé se situe à 1,1871 (plus haut du 12/01/2015). Elle peut rencontrer des supports clés à 1,1000 (support psychologique) et à 1,0765 (plus bas du 03/09/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD a bénéficié d'un certain intérêt acheteur près du support des 1,4952 (plus bas du 23/01/2015) hier. Cependant, les prix doivent casser la résistance clé des 1,5274 (plus haut du 06/01/2015) pour améliorer le potentiel haussier à court terme. Une autre résistance horaire se trouve à 1,5224 (plus haut du 27/01/2015), alors que la paire peut trouver un autre support horaire à 1,5101 (plus haut du 02/02/2015). À plus long terme, la structure technique à court terme sera négative aussi longtemps que les prix resteront au-dessous de la résistance des 1,5274 (plus haut du 06/01/2015, voir aussi la ligne de tendance baissière). Un repli total de la progression de 2013-2014 est probable. Cependant, le support solide des 1,4814 devrait limiter les risques de baisse à moyen terme.
USDJPY La paire USD/JPY n'a pas réussi jusqu'ici à évoluer vers le sommet de son canal baissier, suggérant une persistance des pressions vendeuses. Une résistance horaire est maintenant assurée par le canal baissier à court terme (autour de 118,23), alors qu'une résistance clé se situe à 118,87. Des supports peuvent se situer à 116,66 (plus bas du 02/02/2015) et à 115,86 (plus bas du 16/01/2015). À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 110,09 (plus haut du 01/10/2014) tiendra bon. Même si une consolidation à moyen terme est probablement en cours, aucun signe ne permet cependant de suggérer la fin de la tendance haussière à long terme. Une résistance majeure se trouve à 124,14 (plus haut du 22/06/2007). La paire peut rencontrer un support clé à 115,46 (plus bas du 17/11/2014).
USDCHF La paire USD/CHF observe une pause près de la résistance des 0,9368 (plus bas du 15/10/2014, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Une autre résistance se trouve à 0,9554 (plus bas du 16/12/2014). Des supports horaires se trouvent à 0,9170 (plus bas du 30/01/2015) et à 0,9080 (plus bas intrajournalier). Suite à la suppression du cours plancher de la paire EUR/CHF, un sommet majeur s'est formé à 1,0240. La cassure de la résistance qu'implique le retracement à 61,8% de la vente massive suggère un grand intérêt acheteur. Une autre résistance clé se trouve à 0,9554 (plus haut du 16/12/2014), alors que la paire peut rencontrer un support solide à 0.8353 (plus bas intrajournalier).