"En l’absence des Etats-Unis et de Londres, les marchés européens ont connu une séance bien terne. Les volumes ont été particulièrement faibles durant cette séance qui a paru bien longue. Les niveaux de volatilité sont au plus bas. Même si la tendance de fond reste haussière, l’évolution est léthargique et l’ennui s’installe. Les nombreuses publications macroéconomiques attendues aux Etats-Unis cette semaine pourrait ramener un peu d’animation. On pense notamment aux dépenses de consommation personnelles, à la confiance du consommateur ou encore au rapport officiel sur l’emploi du mois de mai. Autant d’indicateurs qui auront leur importance alors que le marché table à 95% sur une nouvelle hausse des taux de la FED lors de sa réunion du mois de Juin. La question qui subsiste est de savoir si ces indicateurs macroéconomiques pourront jouer le rôle de nouveaux catalyseurs et ainsi sortir le marché de sa torpeur."
Les derniers faits marquants :
Pour trouver un peu d’animation, il fallait se tourner vers l’Italie. En effet, l’indice italien a lourdement chuté hier, de 2,01%. Les investisseurs craignent des élections anticipées dès cet automne. Même tendance sur la partie obligataire où le spread entre le bund allemand et le Btp s’est tendu à 188 points de base. Assez logiquement, les banques ont été les principales victimes, l’indice sectoriel accusant une pertes de plus de 3%. L’accord entre le Parti démocrate, Forza Italia et M5 sur un système électoral proche du système allemand a relancé les spéculations sur un vote dès le mois de Septembre, soit une date proche des élections allemandes. Cette probabilité prend de l’épaisseur et au regard des derniers sondages qui indiquent une percée du mouvement antisystème cinq étoiles et de la fragilité du système bancaire, la bourse italienne s’est logiquement montrée très nerveuse.
Le feuilleton grec se poursuit. Le ministre grec des finances a exprimé sa volonté de voir les membres de l’Eurogroupe parvenir à un accord lors de leur prochaine réunion le 15 juin prochain autour d’une réduction de la dette. En effet, un allégement de la dette permettrait le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide avec l’aide du FMI. Cet accord pourrait permettre à la Grèce de revenir sur le marché obligataire. De plus, elle doit rembourser des intérêts dès le mois de Juillet au FMI ainsi qu’à des investisseurs privés. Les élections législatives allemandes restent cependant un obstacle à ces négociations. Un rapport de presse allemand indique qu’Athènes pourrait se retirer de son prochain paiement de sauvetage si les créanciers ne peuvent pas conclure un accord. Les inquiétudes concernant un plan de sauvetage grec, les rumeurs d’élections anticipées italiennes et les commentaires du chef de la Banque centrale européenne concernant la nécessité de stimuler continuellement l’inflation ont maintenu l'euro sous pression encore ce matin. Les craintes géopolitiques européennes ont sapé l'appétit pour le risque, pesant sur les actions asiatiques et entrainant une montée des valeurs refuges, y compris le yen et l'or.
Les négociations suite au Brexit ne font que commencer. Theresa May a menacé de quitter la table des négociations si les européens continuaient à se montrer si agressifs. A noter que la Première ministre britannique, Theresa May, a chuté de 6 points dans un sondage publié ce matin, le dernier pour montrer une avance rétrécissant pour les conservateurs au pouvoir avant les élections du 8 juin depuis l'attaque terroriste de Manchester. La livre a glissé de 0,2% à $1,2816 repartant vers un plus bas de trois semaines touché vendredi.
A suivre aujourd'hui :
La macroéconomie devrait reprendre ses droits dès demain. Trois indicateurs américains seront au programme : les revenus et dépenses des ménages en avril, l’indice CaseShiller des prix des maisons en mars et l’indicateur du Conference Board sur la confiance des consommateurs en mai.
Côté européen, l’agenda est moins riche. Les investisseurs pourront toutefois suivre le climat des affaires en Zone Euro ainsi que l’Indice des Prix à la Consommation en Allemagne.