L’amélioration des conditions financières en zone euro constatée depuis l’été (réduction des primes de risques bancaires et souverains, reprise des émissions de dette non sécurisée sur le marché primaire, stabilisation des dépôts …) reposait sur
deux promesses : l’une était que la BCE faciliterait le financement des États en rachetant leur dette jusqu’à trois ans : c’est le programme OMT ; l’autre était que lesdits États coopéreraient de manière plus étroite afin de mutualiser tout ou partie des
risques s’averrant trop lourds à assumer individuellement : c’est le projet d’union bancaire. Or, depuis, rien ou presque. Les interventions de la BCE sont suspendues à une demande de programme de financement de la part de l’Espagne, qui de manière incompréhensible n’intervient toujours pas. L’union bancaire promise pour 2013 ne sera opérationnelle qu’en 2014, et risque en outre de s’avérer moins complète que prévu. L’Allemagne, notamment, n’est pas disposée à s’engager dans un dispositif mutualisé de garantie des dépôts. Elle réaffirme ainsi les limites de sa tolérance au partage des risques. Et la Grèce, au sujet de laquelle la Troïka (Commission, BCE, FMI) se divise, n’a toujours pas obtenu la tranche d’aide de EUR 31,3 milliards devant lui permettre d’honorer ses échéances immédiates (tombée de dette de EUR 5 milliards, le 16 novembre).
Jean-Luc PROUTAT