Il fallait bien trouver un prétexte pour justifier le rebond des Bourses européennes après une phase de repli s’étendant sur 7 séances selon les différents indices.
Il ne pouvait s’agir des chiffres de l’emploi américain, pas davantage de la baisse des imports/exports chinois (chiffres publiés ce weekend), encore moins de la quasi stagnation des salaires au Japon (+0,2% hors bonus au 1er trimestre 2016, chiffre publié ce matin)… alors, il restait le pétrole.
Le Canada voit sa production amputée d’un bon quart après la fermeture de plusieurs sites d’exploitation dans l’Alberta (qui représente la moitié du pétrole lourd extrait sur son sol)… et la prolifération des incendies -qui ne menace pas vraiment les raffineries- contraint à l’exode des dizaines de milliers de salariés du secteur pétrolier.
Alors que les Etats-Unis croulaient sous des stocks archi-excédentaires, cela va permettre de libérer un peu d’espace dans les cuves… En revanche, certaines raffineries nord-américaines et les sociétés de transport ferroviaire vont se retrouver au chômage technique.
Et puis, il y a eu le « limogeage » (prévu de longue date) du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naïmi (Monsieur « l’Arabie s’en sort avec un baril à 20$, les autres n’ont qu’à essayer de s’aligner ») et son remplacement par Khaled al-Faleh, le PDG de Saudi Aramco depuis 30 ans qui cumulera les fonctions de ministère de l’Énergie, de l’Industrie et des Ressources minières.
Qu’est-ce que cela change à la politique de production saoudienne ?
Strictement rien… mais cela permet aux marchés de spéculer, et c’est tout ce qui compte en cette période de dérive latérale des indices boursiers qui dure depuis la mi-mars.