PARIS (Reuters) - Manuel Valls a assuré mercredi qu'il continuerait d'aller au contact des Français et qu'il ne se laisserait pas "impressionner" après avoir été giflé lors d'un déplacement en Bretagne, à quelques jours du premier tour de la primaire socialiste en vue de l'élection présidentielle.
L'ex-Premier ministre de François Hollande a confirmé sur France Inter qu'il allait porter plainte contre le jeune homme l'ayant légèrement giflé à Lamballe (Côtes-d'Armor) mardi après-midi, "parce qu'une société a besoin de règles, d'interdits".
"Toute violence est inacceptable en démocratie, pas pour moi, mais je suis forcément un symbole", a-t-il dit. "Je suis celui qu'on vise dans cette campagne bien évidemment, parce que j'ai été aux responsabilités, parce que j'ai dû prendre des décisions difficiles comme ministre de l'Intérieur ou comme Premier ministre".
"Bien sûr on me vise parce que je suis celui qui peut gagner, donc je ne me laisserai pas impressionner et je poursuivrai ma campagne pour gagner, pour faire gagner la gauche", a-t-il ajouté.
Le jeune homme de 18 ans était toujours en garde à vue mercredi matin, a dit à Reuters le procureur de Saint-Brieuc, Bertrand Leclerc, précisant être toujours en attente "de la plainte de la victime".
La garde à vue de l'agresseur, dont les motivations ne sont pas encore claires, peut durer 24 heures. S'il est poursuivi, il encourt jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
DONNE PERDANT AU SECOND TOUR DANS UN SONDAGE
A quatre jours du premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste pour laquelle sept candidats sont en lice, l'ex-Premier ministre appelle les Français à venir "voter massivement" dimanche.
"Moi je veux gagner, je veux que l'Histoire de la gauche s'écrive toujours avec celle de la France mais je dis attention aux illusions, au refuge dans les illusions", a-t-il dit, visant ses adversaires de l'aile gauche du parti, notamment Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.
"De quelle gauche avons nous besoin? D'une gauche crédible qui tire les leçons de l'action que nous avons menée depuis 2012 bien sûr, qui a un projet dans le monde aujourd'hui ou d'une gauche qui se réfugie dans le cynisme des fausses espérances? Il est là le choix de dimanche prochain".
Selon un sondage publié BVA salesforce pour Orange et la presse régionale publié mercredi, Manuel Valls est toujours en tête des intentions de vote pour le premier tour de la primaire mais il est donné perdant au second quel que soit son adversaire.
(Marine Pennetier, avec Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)