par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva
PARIS (Reuters) - Axa, dont le chiffre d'affaires a progressé de 9% sur les neuf premiers mois de l'année grâce à la baisse de l'euro, a subi au troisième trimestre une décollecte en gestion d'actifs sur fond de chute des marchés pendant l'été.
Le directeur financier d'Axa, Gérald Harlin, n'a pas voulu chiffrer le montant de la décollecte entre juin et septembre, estimant que ces sorties de capitaux avaient eu "un effet limité".
"On a eu une légère décollecte. Au cours de l'été, on a eu une crise, liée notamment à la situation en Chine. Cela a eu pour effet quelques décollectes", a fait savoir le dirigeant, lors d'une conférence téléphonique, refusant de donner plus de détails.
A fin septembre, le pôle de gestion d'actifs d'Axa affiche une collecte nette de 32,1 milliards d'euros. Cette collecte nette s'élevait à 35 milliards à fin juin.
Sur les neuf premiers mois de l'année, l'assureur français a dégagé un chiffre d'affaires global de 76 milliards d'euros contre 69,6 milliards un an plus tôt.
Hors effet de change, il n'a progressé que de 2%.
En Inde, Chine et dans la région d'Asie du Sud-Est, ses revenus ont crû de 44% entre janvier et septembre dans l'assurance vie.
CONFIANT POUR SOLVABILITÉ II
Interrogé sur les inquiétudes des investisseurs sur l'état de santé de l'économie chinoise, Gérald Harlin a souligné que les activités d'Axa en Chine continuaient de croître.
"La croissance se poursuit (...) Nous sommes sur le même tendance que celle du premier semestre" a ainsi déclaré le directeur financier à propos de la Chine, lors d'une conférence téléphonique.
"La Chine est une partie de nos activités, et une partie seulement et nous sommes très diversifiés dans la région", a ajouté le dirigeant.
Début août, la décision des autorités chinoises de dévaluer le yuan a entraîné une véritable débâcle de la Bourse de Shanghai, provoquant un regain de tensions et de volatilité sur les marchés financiers à travers le monde en raison d'inquiétudes sur l'état de santé de l'économie du pays.
"En ce qui concerne le krach chinois, on surveille de près la situation. On peut considérer qu'il y a des signes de légère amélioration", a souligné Gérald Harlin.
"Nous sommes moins susceptibles d'être touchés par la crise boursière parce que la majorité de nos investissements est réalisée en obligations."
Le groupe s'est dit par ailleurs confiant dans sa capacité à répondre aux exigences de la nouvelle réglementation européenne du secteur de l'assurance, dite Solvabilité 2, qui entrera en vigueur en janvier 2016.
(Edité par Jean-Michel Bélot)