Le patron de la compagnie ferroviaire française SNCF, Guillaume Pepy, plaide pour une mise en commun des réseaux ferrés français et allemand, dans un entretien à paraître jeudi dans le Handelsblatt.
"Fusionner les réseaux français et allemand est un projet très prometteur. Cela serait une véritable idée stratégique pour l'Europe", a-t-il dit, selon un extrait de l'entretien diffusé à l'avance.
M. Pepy critique par ailleurs le système allemand qui permet à la compagnie publique Deutsche Bahn de conserver sa mainmise sur le réseau, alors qu'en France l'infrastructure ferroviaire a été transférée au sein d'une entreprise publique séparée, RFF.
Le gouvernement allemand a confirmé récemment le contrôle de Deutsche Bahn sur le réseau, pourtant très critiqué par le parti libéral FDP, allié au gouvernement du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel.
La Deutsche Bahn est régulièrement accusée de négliger l'entretien de son réseau, qui lui assure de confortables revenus.
"Quand un opérateur ferroviaire conserve le contrôle du réseau ainsi que les recettes liées au réseau, et qu'il décide également de l'accès à ce réseau, il a un avantage injustifié", a estimé le patron de la SNCF, en qualifiant Deutsche Bahn d'"acteur dominant" en Europe.
Les deux compagnies coopèrent sur des liaisons transfrontalières, ce qui ne les empêche pas d'avoir un certain nombre de différends.
Deutsche Bahn déplore ainsi régulièrement que le marché français lui reste fermé, alors que des compagnies françaises, dont une filiale de la SNCF, opèrent en Allemagne.