La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,31% lundi, signant sa quatrième séance de baisse d'affilée, dans un marché toujours pénalisé par les incertitudes sur la zone euro et sur ses gardes avant les premières publications trimestrielles aux Etats-Unis.
A la clôture, l'indice phare, le CAC 40 a lâché 9,67 points pour s'inscrire à 3.127,69 points, dans un faible volume d'échanges de seulement 1,28 milliard d'euros.
A Francfort, le Dax a reculé de 0,67% et à Londres le Footsie a lâché 0,66% alors que l'Eurostoxx 50 s'est replié de 0,51%
Après avoir évolué autour de l'équilibre une grande partie de la séance, le marché parisien s'est orienté dans le rouge dès l'ouverture de Wall Street et l'arrivée des opérateurs nord-américains, prompts à vendre des titres européens.
C'est un phénomène observé depuis quelque temps et qui s'explique par la faiblesse de l'euro (l'euro est descendu sous les 1,28 dollar).
"La baisse de la devise européenne est une arme à double tranchant: à court terme elle incite les investisseurs à se délester de leurs actions en euro et témoigne d'une manque de confiance dans l'économie européenne mais à plus long terme, cette faiblesse est bénéfique aux entreprises françaises qui seront plus compétitives sur les marchés internationaux", explique Renaud Murail, gérant de portefeuilles chez Barclays Bourse.
Selon lui, la faiblesse de la devise européenne, les interrogations sur les prochaines émissions obligataires de l'Italie et de l'Espagne, les montants records que les banques européennes déposent auprès de la Banque centrale européenne (BCE) alimentent un climat "anxiogène".
S'y ajoute l'attentisme avant les premières publications trimestrielles américaines. Le sidérurgiste Alcoa ouvre le bal dès lundi.
La réunion entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin n'a eu quasiment aucun impact sur la tendance du marché parisien.
"Il n'y a rien eu de très fondamental", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Les deux dirigeants ont affiché leur accord sur le principe d'une taxe sur les échanges financiers, mais continuent à diverger sur la forme.
Les valeurs bancaires se distinguaient toujours à la baisse, victimes de la défiance des investisseurs qui craignent des augmentations de capital assorties d'une forte décote, à l'instar de celle qui vient d'être réalisée par la banque italienne Unicredit. Société Générale a perdu 3,63% à 15 euros, BNP Paribas (-1,97% à 27,89 euros) et Crédit Agricole (-2,08% à 4,04 euros).
Air France-KLM a perdu 3,64% à 3,81 euros, malgré une hausse de son trafic passager en décembre. Mais ce chiffre n'a pas convaincu le marché car la base de comparaison décembre 2010 avait été perturbée par les intempéries en Europe et aux Etats-Unis. Par ailleurs, des mesures d'urgence sont attendues pour Air France.
Iliad, maison mère de Free, a terminé à l'équilibre parfait à 95 euros à la veille de l'annonce de son offre de téléphonie mobile, censée "diviser par deux" la facture des Français.
PSA Peugeot Citroën a perdu 4,41% à 12,23 euros, pénalisé par une révision à la baisse de son objectif de cours par la Société Générale et par le Crédit Suisse alors que Citigroup est resté à "neutre" sur le titre.
Renault qui avait été dopé dans la matinée par un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par Citigroup, cédait à la pression baissière et a terminé sur un recul de 0,41% à 28,19 euros.
Du côté des hausses, on note essentiellement des valeurs défensives (peu liées à la conjoncture) comme Danone (+1,48% à 48,98 euros), Essilor (+0,89% à 55,69 euros).