Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance.
Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire: le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande.
"Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté.
Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%".
"Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort".
"Cette position, je la défends depuis des années, c'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne", a-t-il expliqué.
"Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité", a aussi déclaré M. Hollande.
"Je sais que les Allemands y sont tout à fait hostiles, eh bien ça fera partie de la négociation. Si on pense que ce n'est pas utile de renégocier, alors restons chez soi", a également affirmé le député de Corrèze qui veut renégocier, s'il est élu le 6 mai le traité européen de discipline budgétaire, pour y introduire un volet croissance.